« Roméo et Juliette » : rencontre avec le chorégraphe Benjamin Millepied
Alors qu’il présente son « Roméo et Juliette » à Paris, le chorégraphe revient sur une vie où se mêlent danse, cinéma, sauts dans l’inconnu et quête de la grâce. Rencontre.
Jeudi 28 juillet. Ils sont quinze, filles et garçons, à prendre la pose dans le théâtre antique de Fourvière. Quinze plus un, silhouette de jeune homme, T-shirt et yeux bleus assortis : Benjamin Millepied, 45 ans, mille vies, danseur, chorégraphe, réalisateur, entrepreneur, à la tête du L.A. Dance Project (LADP), la compagnie qu'il a créée il y a dix ans. Ce jour-là, aux Nuits de Fourvière, c'est soir de première, pour un « Roméo et Juliette » empêché par deux ans de pandémie. Un monument du ballet, décapé par le chorégraphe mais bien calé sur la robuste partition de Prokofiev. « La musique, on l'entend presque trop, tempère-t-il lorsqu'on lui parle quelques jours plus tard, le temps d'une interview mignonnement interrompue par ses enfants, dont il s'occupe seul depuis trois mois, tournage de sa femme, Natalie Portman, oblige. « On m'avait déjà proposé de faire “Roméo et Juliette”, mais il y a eu tellement de versions ! J'ai fini par m'y intéresser en passant par la musique de film. Il y a tant d'artistes qui s'en sont inspirés à Hollywood. J'ai d'abord réalisé un court-métrage avec Margaret Qualley [la fille d'Andie MacDowell, ndlr] à partir de la scène du balcon et de la musique de Prokofiev. Je n'ai jamais montré le film, mais j'ai compris que ce serait là la clé pour entrer dans ce ballet. » La clé ? Un « Roméo et Juliette » resserré dans le temps et augmenté dans l'espace. Efficacité et vitalité garanties, soit...
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