Sur les routes du Haut-Atlas : “Aidez-nous, s’il vous plaît !”
Des sirènes d’ambulances, des cris d’enfants et le bruit assourdissant des rotors d’hélicoptères. C’est le fond sonore qui aura animé cette petite commune de Talat N’Yaaqoub, en cet après-midi de samedi.
Nous sommes à quelques kilomètres des collectivités rurales, à l’épicentre du séisme d’Al-Haouz ayant fait jusqu’à présent 2 012 morts [le 11 septembre, à midi, le bilan officiel est de 2 497 morts].
Sur place, les habitants patientent assis à même le sol. Certains se protègent du soleil, comme ces trois femmes assises devant leur maison détruite :
“Nous n’avons perdu personne, juste la maison où on habitait. Et on a soif, par contre.”
D’autres pleurent. C’est le cas de cette petite fille en larmes, réconfortant son père après le décès de sa mère.
À première vue paisible, Talat N’Yaaqoub est aujourd’hui rasée. Peu de bâtiments tiennent encore debout. Le siège de la commune n’est que ruine. L’école du coin aussi, même chose pour le dispensaire de la petite bourgade, arborant encore les affiches de la campagne de vaccination anti-Covid 19.
À une vingtaine de kilomètres de l’épicentre
Sur place, aucun réseau de téléphonie mobile n’est fonctionnel. Ni eau ni électricité depuis vendredi soir, comme nous le confient les habitants. Coupé du monde et isolé, Talat N’Yaaqoub n’a reçu les premiers secours que vers la fin de matinée du samedi, à travers un hélicoptère de l’armée. Des vivres, essentiellement, mais aussi les premières aides médicales. Les militaires, avec leurs camions et leurs ambulances, ne viendront que vers 16 heures, comme nous le confirme un adjudant des Forces armées royales (FAR) déjà présent sur les lieux avec sa troupe.
Pourquoi ce retard ? Pour le comprendre, il aura fallu surmonter un parcours de combattant pour arriver à cette ville, que nous avons entamé vers 13 heures, pour finir par stationner à la place centrale de Talat N’Yaaqoub vers 17 heures seulement.
De Marrakech à Ouirgane, la route est on ne peut plus tranquille. Quelques échoppes endommagées la jonchent, de part et d’autre de la chaussée. Au loin, on aperçoit les petits douars [groupes d’habitations typiques du Maghreb] touchés par les premières ondes de la secousse. Leurs habitants attendent les secours devant leurs maisonnettes fissurées.
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