Sami Tamimi, la Palestine côté cuisine

Avec son associé, le célèbre chef israélien Yotam Ottolenghi, le Palestinien Sami Tamimi a créé six restaurants à Londres et vendu des millions de livres. Il publie « Falastin », un ouvrage qui raconte son pays à travers sa gastronomie et ses producteurs

Quand on pense à la Palestine, on pense davantage aux camps de réfugiés et à la bande de Gaza qu’à des spécialités culinaires… Pourtant, c’est à travers un remarquable livre de cuisine que le chef Sami Tamimi présente son pays au reste du monde. «Je crois que le public est prêt à accueillir un ouvrage comme celui-ci, nous confie-t-il lors d’une de ses rares interviews. Je le porte en moi depuis des années, surtout depuis la parution de “Jérusalem”, que j’ai écrit avec Yotam Ottolenghi en 2012.»

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Un petit flash-back s’impose. Ayant tous les deux grandi dans la ville sainte, Sami du côté musulman, Yotam du côté juif, ils se rencontrent à Londres en 1999. Alors que tout devait les séparer, l’amour de la cuisine les réunit. Leur collaboration fait des étincelles, puisqu’ils règnent aujourd’hui sur six restaurants londoniens qui ne désemplissent pas. Ils ont aussi popularisé la cuisine moyenorientale dans le monde entier en publiant sept livres, vendus à plus de sept millions d’exemplaires dans 24 pays, dont le fameux «Jérusalem», qui se déguste comme un message de paix, et «Falastin», qui se veut le «petit frère». A une différence près: cette fois, Yotam Ottolenghi n’écrit que la préface. Et s’il y déclare « aimer par-dessus tout la cuisine palestinienne », il ne cosigne pas le livre. C’est Tara Wigley, une auteure et cuisinière émérite qui collabore avec les deux chefs depuis dix ans, qui s’y est attelée. Plusieurs voyages en Palestine l’ont rendue accro au shatta, un condiment ultra pimenté qu’elle emporte désormais partout avec elle.

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