"Une scène effrayante": l'Italie en émoi après la mort de cinq ouvriers percutés par un train
Un drame qui suscite indignation et interrogations. Un train a heurté une équipe d'ouvriers qui travaillait sur une voie ferrée, près de Brandizzo, dans le nord de l'Italie, dans la nuit de mercredi à jeudi. Le train, qui acheminait des wagons vides sur la ligne Milan-Turin, se déplaçait à une vitesse de 160 km/h.
"Cinq ouvriers ont été tués par un train, deux autres blessés", ont indiqué les pompiers dans un bref communiqué.
Les cinq ouvriers opéraient pour un sous-traitant externe, a indiqué l'entreprise RFI, chargée de la gestion du réseau ferré italien. Elle a fait part de sa "profonde tristesse" et adressé "ses condoléances aux familles des employés décédés", selon un communiqué.
Les corps des ouvriers, âgés de 22 à 52 ou 53 ans, auraient été traînés sur plusieurs centaines de mètres, selon AGI, une agence de presse italienne. D'après les médias italiens, les deux rescapés, dont le chef d'équipe, seraient en état de choc mais physiquement indemnes, de même que le conducteur du train.
"Une erreur de communication"
Le maire de Brandizzo, Paolo Bodoni, a raconté à l'agence AGI qu'un secouriste lui avait décrit une "scène effrayante, avec des restes humains sur 300 mètres". "C'est une immense tragédie", a-t-il ajouté. D'après lui, "on ne peut pas exclure qu'il y ait eu une erreur de communication".
À la suite de cet accident, plusieurs enquêtes judiciaires et administratives ont été ouvertes.
De son côté, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a présenté ses "profondes condoléances" aux familles et proches des victimes et dit suivre l'enquête de près "dans l'espoir de faire la lumière sur ce qu'il s'est passé le plus rapidement possible".
Son vice-Premier ministre chargé des transports, Matteo Salvini, a déploré "une terrible tragédie". "Les règles sont que les chantiers sur les voies peuvent commencer quand il est certain qu'il n'y a pas de train circulant sur la ligne", a-t-il écrit sur Facebook.
Les syndicats dénoncent un accident "honteux"
Luigi Sbarra, le patron du syndicat CISL, s'est dit "stupéfait". "Cinq ouvriers sont morts, cinq familles détruites à cause de l'incapacité à respecter les mesures de sécurité". Son homologue du syndicat du transport Uiltrasporti, Claudio Tarlazzi, a dénoncé un accident "honteux, indigne d'un pays civilisé", rappelant que son organisation s'était déjà alarmée des conditions de sécurité au sein de la régie RFI.
La secrétaire nationale du Parti démocrate (gauche, opposition), Elly Schlein, a demandé un plan urgent pour la sécurité au travail.
"Nous ne pouvons pas être un pays dans lequel les gens continuent de mourir sur leur lieu de travail", a-t-elle souligné.
Deux cheminots avaient été tués et 31 passagers blessés en février 2020 dans le déraillement d'un train près de Lodi, au sud de Milan. En janvier 2018, un autre déraillement près de Milan avait fait trois morts et 100 blessés, imputé à un défaut d'entretien des voies.