Scorsese, De Niro et DiCaprio : à Cannes, la montée des marches de trois monstres sacrés du cinéma

Rodolphe Escher pour le JDD

Il fallait bien ça pour faire oublier la pluie tombée toute la journée. Après avoir multiplié les selfies avec les fans massés en bas des marches du Palais des festivals, Leonardo DiCaprio a rejoint Martin ­Scorsese et Robert De Niro pour gravir le tapis rouge de Killers of the Flower Moon (en salles le 18 octobre), entouré d’une dizaine d’Amérindiens issus de la communauté des Osages qui avaient enfilé des habits traditionnels par-dessus leur smoking.

Une nouvelle preuve de sa maestria

Le show a continué sur le grand écran : le cinéaste de 80 ans apporte une nouvelle preuve de sa maestria, aussi bien narrative que visuelle, en s’aventurant dans une époque inédite où il peut donner une vision un peu décalée du western.

Dans cette histoire très sombre, et parfois brutale, de meurtres racistes oubliés de l’histoire américaine, Martin Scorsese offre des partitions sur mesure à ses deux acteurs fétiches. Le visage empâté, le regard torve et la lippe boudeuse, Leonardo ­DiCaprio n’avait jamais joué un rôle de garçon aussi bas du front, tiraillé entre son amour pour sa femme osage et l’appât du gain. Ses confrontations à la fois drôles et sournoises avec Robert De Niro, terrible manipulateur derrière ses sourires mielleux, entretiennent la tension pendant près de trois heures et demie. Le maître s’offre même une apparition devant la caméra. Vive le cinéma !


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