Prendre une pause déj' express reviendrait à travailler gratuitement pendant 3 semaines chaque année

Prendre une pause déj' express reviendrait à travailler gratuitement pendant 3 semaines chaque année

Vous mangez tout le temps à votre bureau ? Vous êtes adepte du tupperware devant l’ordi tous les midis ? Vous avez peut-être de très bonnes raisons de le faire mais sachez que vous offrez quasiment un mois de travail gratuit à votre boss. Vu comme ça, ça donne envie d’aller à la cantine.

On vous appelle miss sandwich ? Vous avez des actions dans des boîtes de plats tout préparés chers et pas très bons ? Vous ne décollez jamais vos yeux de vos 3 écrans entre midi et deux ? Vous n’avez pas pris une vraie pause déj’ digne de ce nom avec vos collègues depuis des mois ? Vous ne vous rappelez plus à quand remonte la dernière fois que vous avez déjeuné à l’extérieur avec un.e ami.e ? Non, ce n’est pas un appel à candidature pour le casting de Ça commence aujourd’hui ou Tellement vrai. Mais si vous répondez oui à au moins une de ses questions, ce qui va suivre va vous intéresser.

Sortez-moi de là !

Ne pas prendre de pause déjeuner, c’est une très mauvaise idée. Non seulement, vous ne faites pas de vrai break, coupé.e de vos mails/de la to-do list de l’enfer/du lieu physique du bureau pour vous aérer l’esprit et vous déconnecter une petite heure mais en plus on est généralement bien moins efficace l’après-midi en gobant un bagel devant son écran qu’en prenant le temps de se restaurer convenablement.

Alors oui, on a tous une très bonne excuse. On croule sous le taff, on n’a pas le temps, on veut partir plus tôt ce soir, on est arrivé en retard ce matin, on enchaîne les réunions donc impossible de bosser, on a un point avec le big boss bientôt et il faut que tout soit prêt, on n’a pas spécialement envie d’aller manger avec les deux collègues qu’on aime pas trop parce que les autres sont en congés, on veut finir ce p*@+!§ de Power Point… Bref, autant de bonnes raisons qui ne le sont pas.

Ne pas lever le nez de son ordinateur ni avoir un laps de temps suffisant pour manger a des conséquences bien plus importantes qu’on ne l’imagine. Et si vous êtes complètement sous l’eau, cela ne va pas arranger la situation de grappiller quelques minutes à midi, bien au contraire. C’est même la porte ouverte au burn-out.

C’est cadeau

Une étude britannique a fait les comptes. Et l’addition est assez salée. Ou plutôt le manque à gagner. Oui parce que vous ne vous êtes peut-être jamais fait la réflexion mais les minutes que vous ne passez pas à parler de tout et de rien avec vos voisin.e.s de bureau autour d’un bon petit plat sont autant d’heures de travail supplémentaires que vous offrez gracieusement à votre employeur.

Selon cette étude menée par la société Leerdammer, 50 % des employé.e.s anglais engloutissent un plat à leur bureau en moins de 20 minutes. En moyenne, un salarié s’octroyait seulement 26 minutes de pause à l’heure du repas en 2015. Une durée qui est passée à 34 minutes si on en croit les derniers chiffres parus en 2018. Sur une heure "off", près de la moitié est donc en réalité travaillée. Résultat, c’est comme si vous bossiez 30 minutes de plus gratuitement cinq jours sur sept. Soit près de 19 jours par an.

Rassurez-vous, chez nous c’est un peu moins pire. Les Français tiennent plus à leur pause déj’ (ou à la bouffe tout court) que nos amis anglo-saxons. Comme le révélait une enquête menée par Wrike fin 2018 sur un panel de 1000 employés en France, en Allemagne, aux États-Unis et au Royaume-Uni, 39% des salariés français prennent plus de trente minutes de pause déjeuner. Soit quatre personnes sur dix contre deux sur dix chez nos voisins. Un record à l’échelle mondiale.

Allez, posez-moi cette salade sous-vide infâme et aller vous dégourdir les jambes et vous remplir l’estomac loin de votre boîte mails !