Sir Rod Stewart s’est confié pour encourager le dépistage du cancer de la prostate. Voici tout ce qu’il faut savoir

Sir Rod Stewart a révélé qu’il était en rémission après s’être battu contre un cancer de la prostate en secret pendant environ deux ans.

L’interprète de ‘Maggie May’, 74 ans, a décidé d’évoquer son diagnostic et son traitement lors d’une collecte de fonds pour le Prostate Project et la European Tour Foundation dans le Surrey ce week-end.

“J’ai appris que je souffrais d’un cancer de la prostate il y a deux ans”, a-t-il confié au public, d'après le Daily Mirror. “Personne ne sait cela, mais il était temps que je le mentionne à tout le monde”.

“Je vais bien maintenant, car je l’ai repéré tôt. J’effectue de nombreux tests”.

La légende du rock a encouragé les hommes à se faire dépister.

“Les mecs, il est crucial de consulter un médecin”, a-t-il confié aux hommes présents dans le public. “Un doigt dans le derrière, et c’est fait”.

Voici ce qu’il faut savoir sur cette maladie.

Qu’est-ce que le cancer de la prostate ?

D’après Prostate Cancer UK, le cancer de la prostate est le cancer le plus courant chez les hommes, et il pourrait s’agir du cancer le plus courant tout court d’ici 2030.

Un homme sur 8 souffrira d’un cancer de la prostate au cours de sa vie, mais ce chiffre grimpe à un homme sur 4 chez les hommes noirs.

Plus de 11 500 hommes décèdent des suites d’un cancer de la prostate au Royaume-Uni chaque année, ce qui représente un homme toutes les 45 minutes.

“Le cancer de la prostate est le type de cancer le plus courant chez les hommes au Royaume-Uni”, confie Paul Erotocritou, urologue consultant au BMI King’s Oak Hospital de North London.

“La plupart des cas apparaissent chez les hommes âgés de plus de 65 ans, mais les hommes plus jeunes peuvent également souffrir d’un cancer de la prostate”.

On ignore les causes précises du cancer de la prostate, et P. Erotocritou confie que la maladie est plus courante chez les hommes afro-caribéens et africains et moins courante chez les asiatiques. Les hommes qui ont des proches atteints sont également davantage susceptibles d’en souffrir.

Et il ne s’agit pas que des hommes non plus : toutes les personnes dotées d’une prostate peuvent souffrir d’un cancer de la prostate, ce qui signifie que les femmes transsexuelles, les personnes non-binaires nées hommes et certaines personnes intersexes sont également à risque.

Qu’est-ce que la prostate ?

La prostate est une glande qui a pour but principal de créer le sperme, d’après Prostate Cancer UK.

Elle a la taille et la forme d’une noix et se trouve juste en-dessous de la vessie et autour de l’urètre, le tube qui permet d’évacuer l’urine.

Quels sont les symptômes ?

Le cancer de la prostate a tendance à se développer doucement, et les symptômes n’apparaissent parfois pas avant plusieurs années et peuvent même ne poser aucun problème au cours d’une vie, confie P. Erotocritou.

“Cependant, certains hommes souffrent de cancers plus agressifs. Un traitement sera nécessaire pour traiter la maladie ou ralentir le développement du cancer à l’extérieur de la glande de la prostate”, confie-t-il.

D’après P. Erotocritou, les signes du cancer de la prostate ne sont parfois visibles que lorsque la prostate est suffisamment grosse pour avoir un impact sur l’urètre, le tube qui fait circuler l’urine entre la vessie et le pénis.

“Vous pourriez davantage ressentir le besoin d’uriner, ou avoir des difficultés à uriner et l’impression que la vessie n’a pas été vidée complètement”, confie-t-il.

Mais, ces signes ne signifient pas forcément que vous souffrez d’un cancer de la prostate.

“Il peut s’agir d’autre chose, comme l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), lorsque la prostate grossit sans être cancéreuse”.

Chez certains hommes, les premiers symptômes du cancer de la prostate apparaissent lorsque la maladie passe de la glande de la prostate aux os.

“Les symptômes peuvent alors inclure des douleurs de dos, des hanches et du pelvis, mais il peut une fois de plus s’agir de maladies bénignes, comme l’arthrite”, précise P. Erotocritou.

Il est toujours important de solliciter son médecin généraliste si vous souffrez de douleurs, d’inconfort ou de symptômes.

Le risque de cancer de la prostate

D’après Prostate Cancer UK, les personnes concernées doivent savoir si elles sont davantage à risque de souffrir d’un cancer de la prostate et en parler à leur médecin.

La maladie touche principalement les hommes âgés de 50 ans et plus, et le risque augmente avec l’âge. Et comme cela a été mentionné, le risque est plus élevé chez les hommes noirs et ceux qui ont des antécédents familiaux.

Ces hommes devraient discuter du dépistage PSA (voir ci-dessous) avec leur médecin dès 45 ans.

Comment peut-on diagnostiquer un cancer de la prostate ?

Paul Erotocritou confie que les médecins généralistes peuvent utiliser plusieurs tests.

“Un test sur l’antigène prostatique spécifique (PSA) détecte les hausses du taux de la protéine PSA dans le sang susceptible d’indiquer un cancer de la prostate”, confie-t-il.

“Un test d’urine permet de détecter si une prostate hypertrophiée est associée à l’inflammation de la glande”.

“Votre médecin pourrait également repérer une prostate hypertrophiée à travers la paroi des intestins”.

D’autres tests réalisés à l’hôpital peuvent inclure des tests plus approfondies comme une biopsie, une IRM, une tomodensitométrie, une échographie ou encore une cartographie de la prostate.

En juin, des scientifiques ont révélé que les hommes pourraient bientôt bénéficier d’un nouveau test ponctuel du cancer de la prostate capable de détecter une forme dangereuse de la maladie.

Les experts confient que les hommes pourraient avoir accès à un scan entre 55 et 60 ans afin d’“avoir l’esprit tranquille” pour le reste de leur vie.

Le scan de 10 minutes, qui pourrait éventuellement être accessible dans des supermarchés et centres commerciaux, permettrait de détecter les cancers dangereux plusieurs années avant qu’ils ne fassent de dégâts, tout en ignorant les grosseurs non menaçantes.

Traitements pour le cancer de la prostate

Si vous souffrez d’un cancer de la prostate, il existe plusieurs options de traitement, dont le suivi d’un cancer à développement lent, la radiothérapie, les traitements hormonaux et l’ablation de la glande.

“Il est conseillé de discuter des traitements et des effets secondaires avec votre médecin”, confie P. Erotocritou.

Un nouveau traitement appelé Rezum est également actuellement testé dans un hôpital du Sussex de l’Ouest.

“Il utilise la vapeur pour se débarrasser des excroissances de la prostate, réduisant drastiquement les effets secondaires de l’impotence et de l’incontinence parfois associés aux opérations plus traditionnelles”, confie Simon Woodhams, urologue consultant au BMI Goring Hall Hospital dans le Sussex de l’Ouest.

La procédure est menée par un urologue consultant qui utilise un appareil tenu à la main pour administrer plusieurs injections de vapeur à travers l’urètre dans les tissus de la prostate autour.

“Cela permet de réduire la taille de la glande hypertrophiée en entraînant la mort des tissus prostatiques obstructifs”, confie S. Woodhams.

Marie Claire Dorking