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La solitude touche toujours autant les Français que pendant les confinements

Un Français sur cinq explique souffrir de solitude, selon cette étude de l'Ifop. (Photo: fotostorm via Getty Images)
Un Français sur cinq explique souffrir de solitude, selon cette étude de l'Ifop. (Photo: fotostorm via Getty Images)

SOLITUDE - L’épidémie de solitude ne connaît pas de levée des restrictions. Les multiples confinements, les restrictions de déplacement et la fermeture des lieux de sociabilité comme les restaurants ou les cafés ont fragilisé la capacité des Français à créer du lien social.

Pour la troisième année consécutive, le sondage de l’Ifop pour l’association Astrée fait ainsi état du sentiment de solitude des Français. En décembre 2021, ils étaient 19% à se sentir “toujours ou souvent seuls”. Cette proportion d’un Français sur cinq est la même qu’un an plus tôt.

Cette solitude s’explique à la fois par des raisons indépendantes à la crise sanitaire et d’autres directement liées à la pandémie de Covid-19. Pendant deux ans, beaucoup de lieux comme les cinémas, les musées, les restaurants, et aussi les salles de concert étaient fermés. Les Français ne s’y sont pas beaucoup rendu. Ces lieux fermés ont engendré un sentiment de solitude chez les jeunes. Parmi les 19% des Français se sentant souvent ou toujours seuls, 28% ont entre 18 et 24 ans.

Autre conséquence de la crise: le télétravail. Car si parmi ces Français souffrant de solitude, il y a surtout des personnes qui habitent seules, qui n’ont pas beaucoup de moyens et qui sont demandeurs d’emplois, ceux qui travaillent de chez eux au moins trois jours dans la semaine sont ainsi 34% à souffrir de ce mal invisible toujours ou très souvent.

Parler de sa solitude est devenu plus difficile

Et depuis le début de la crise de Covid-19, certains Français estiment souffrir davantage de la solitude. Mais cette situation progresse avec la lueur de fin des restrictions. En 2021, ils sont 39% à faire face à toujours plus de solitude, 12 points de moins qu’en 2020, à la suite des confinements. De plus, cette amélioration notoire s’accompagne d’une volonté de s’en sortir plus renforcée.

En 2021, les Français sont 60% à trouver qu’il est facile de remédier au sentiment de solitude contre 56% en 2020 en pleine crise. Néanmoins, pour 32%, quand la solitude se profile, ils ne trouvent pas facile d’y remédier et une certaine partie n’arrive même pas à en parler.

Pendant le confinement, parler de sa solitude était beaucoup plus acceptable. Entre la lumière mise sur l’isolement et les dispositifs mis en place, les Français concernés étaient 32% à exprimer leur sentiment de solitude en 2020. En 2021, ils ne sont plus que 27%. Et peut-être en parlent-ils moins, car il y a moins de personnes prêtes à les écouter, plus disposés que nous sommes à fréquenter les lieux fermés pendant les confinements de 2020.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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