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Les supermarchés épinglés par le Réseau action climat sur la transition écologique

Dans un nouveau rapport, le Réseau action climat estime que les grandes enseignes incitent à la « surconsommation » et entraînent une « dépréciation de la valeur de l’alimentation ».

FRANCE - Les grandes enseignes, un « frein » à la lutte contre le changement climatique ? Pour la fédération d’associations du Réseau action climat (RAC), l’ensemble de la grande distribution ralentit « la transition vers une alimentation durable », notamment en « incitant à la surconsommation de viande et de produits laitiers », selon un rapport publié ce jeudi 2 février.

Pendant un an, le RAC a étudié les actions des principales chaînes de supermarchés français (par ordre de parts de marché E.Leclerc, Carrefour, Intermarché, Système U, Auchan, Lidl, Casino, Monoprix) sur l’alimentation durable et le climat. Résultat : « si certaines enseignes font mieux que d’autres », la mieux notée étant Carrefour, « aucune n’a une note supérieure à 10/20 ». Le leader E.Leclerc est le moins bien noté, avec 5/20.

« Les enseignes sont aujourd’hui davantage un frein qu’un moteur à la transition alimentaire et à la lutte contre le changement climatique », regrette le RAC dans son rapport. « Via leurs politiques en termes de publicité et de marketing, en mettant en avant certains produits plutôt que d’autres, les enseignes ont un pouvoir important », approfondit auprès de l’AFP Benoît Granier, responsable alimentation du réseau.

« On a l’idée que le consommateur est souverain et libre de ses choix, mais outre les contraintes économiques de son pouvoir d’achat, il est aussi contraint par la nature de l’offre qui lui est proposée et par les stratégies de la distribution », explique-t-il encore.

Le gouvernement incité à favoriser l’alimentation durable

Le RAC demande notamment aux enseignes de cesser de promouvoir les produits d’origine animale ou à base de viande, comme les nuggets, burgers ou pizzas, « sauf pour les produits biologiques et Label Rouge ». De la même manière, il incite à promouvoir une alimentation plus végétale, « en particulier les légumes secs et autres produits à base de protéines végétales de bonne qualité nutritionnelle ».

Il les exhorte aussi à « arrêter de déprécier la valeur de l’alimentation et de véhiculer l’idée que l’alimentation est un poste de dépenses à compresser au maximum pour consommer davantage d’autres types de produits ». Les enseignes de grande distribution « assènent le message que le juste prix est le prix le plus bas, mais cela entraîne une dépréciation de la valeur de l’alimentation », observe Benoît Granier.

Le secteur privé n’est toutefois pas le seul mis en cause : le RAC demande aussi aux pouvoirs publics d’encourager davantage la transition vers une alimentation durable, notamment en rendant « plus accessibles financièrement les produits issus de modèles agricoles durables, dont l’agriculture biologique ».

Cela passe, estime-t-il, par l’augmentation des minimas sociaux pour renforcer les capacités financières des ménages, ou par une réduction de la TVA sur les fruits et légumes et les produits « biologiques et équitables ».

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