Le syndicat américain des ouvriers de l'automobile déclenche une grève dans trois grandes usines
Les employés de trois usines du Michigan, du Missouri et de l'Ohio, parmi les « poumons » de la production du secteur, seront en grève à compter de minuit, a fait savoir l'organisation United Automobile Workers (UAW) après l'échec, prévisible, des négociations.
Les trois grands constructeurs automobiles américains General Motors, Ford et Stellantis ont tenté jusqu'au bout, après deux mois de discussions, de s'entendre sur les prochaines conventions collectives avec le puissant syndicat UAW. Rien n'y a fait. La puissante organisation a annoncé que trois sites de production cessaient le travail. « Nous ferons grève dans les "Trois Grands" en même temps. Nous lançons une nouvelle stratégie », a annoncé son président Shawn Fain, deux heures avant l'heure limite (à 4h TU vendredi). Les trois sites concernés sont des usines d'assemblage : à Wentzville (Missouri) pour GM, à Toledo (Ohio) pour Stellantis et à Wayne (Michigan) pour Ford. Ils totalisent environ 12 700 syndiqués de l'UAW.
L'UAW réclame un relèvement des salaires de 36% sur quatre ans, alors que les trois constructeurs américains n'ont pas été plus loin que 20% (Ford), selon le leader syndical. Le trio industriel - le « Big Three » - de Detroit a notamment aussi refusé d'accorder des jours de congés supplémentaires et d'augmenter les retraites, assurées par des caisses propres à chaque entreprise. Le syndicat représente quelque 146 000 employés du trio aux États-Unis.
Une épine dans le pied de Biden
Pour son leader Shawn Fain, le mouvement constitue un tournant, qu'il compare aux années 1930, notamment la grève de 1936-1937 chez General Motors à Flint (Michigan), véritable acte de naissance de l'UAW.
(Avec AFP)