Théâtre: les turbulences du contemporain au prisme d'Anton Tchekhov
Nous reviendrons au printemps est une adaptation de La Cerisaie de Tchekhov. La mise en scène de Simón Adinia Hanukai est résolument moderne, mêlant l’engagement et l’expérimental pour raconter le monde comme il va. Une jeune troupe pétillante d’énergie et d’idées, du théâtre avant-gardiste de haut vol, un moment d’une rare intensité, à la fois dramatique et divertissant. Entretien traduit de l'anglais.
RFI : Pourquoi La Cerisaie ?
Simón Hanukai Adinia : La Cerisaie est l’une des rares pièces de théâtre que l’on continue à jouer régulièrement depuis sa création il y a 120 ans. Cette œuvre nous donne à voir une société russe en pleine mutation et explore dans le même temps des thèmes qui sont complètement d'actualité : l'instabilité des appartenances sociales dans des sociétés en mutation, la centralité de la mémoire alors que nos regards sont sollicités par les enjeux d’avenir, l’importance d’aimer et de vivre pleinement les passions même quand tout s'écroule autour, et, enfin, la quête de l’enracinement alors même que les fondements de l’idée du « chez-soi » sont attaqués de toutes parts.
Comment les enjeux de notre monde contemporain résonnent à travers la trame de La Cerisaie ?
Dans votre adaptation de La Cerisaie, le personnage central Louise est Française. Elle revient de New York pour assister à la vente de la propriété où elle a grandi. Alors que son prototype Lioubov dans la pièce de Tchekhov est marquée par l’expérience sociopolitique de son époque, quelles sont les bouleversements sociopolitiques qui ont forgé la personnalité de Louise ?