Tourisme : nos 12 lieux préférés à Arles

À la fois scène artistique, ville festive et ancrée dans l'air du temps, la cité camarguaise rayonne de mille feux. La preuve en 12 lieux. Effervescence : c’est le mot qui convient le mieux pour raconter Arles. Si la ville s’était déjà inscrite sur la carte de l’art grâce à ses mythiques Rencontres de la photographie, elle est devenue, depuis que la Fondation Luma y a posé ses valises, le centre de toutes les attentions et convoitises. Pour preuve, chaque année y fleurissent désormais lieux d’art, hôtels, restaurants, boutiques, renforçant son attrait. Petit tour d’horizon des nouveaux venus.Un talent grandeur natureEn avril dernier, l’artiste Lee Ufan investissait un hôtel particulier du XVIIe siècle. Passé le lobby-boutique et le salon-bibliothèque aménagés par la designer Constance Guisset, on plonge dans l’œuvre minimale de cette star de l’art contemporain. À commencer par ses sculptures où la pierre rencontre l’eau, le métal, le miroir, et la nature façonnée par la main de l’homme. Mention spéciale pour « Ciel sous terre » imaginée avec son ami l’architecte Tadao Ando, un cylindre de béton qui se referme sur lui-même telle une coquille d’escargot et dans lequel on pénètre pour se retrouver, au cœur de l’œuvre, face à un ciel mouvant qui se déploie au sol – sensation vertigineuse d’infini. On appréciera aussi ses peintures comme autant de variations autour du vide et de la vibration de la couleur. Une expérience quasi méditative.Fondation Lee Ufan, 5, rue Vernon. Tél. : 09 78 07 83 26. leeufan-arles.orgUn bouillon de cultureDéployer des collaborations multiples avec des artistes, artisans, designers de la région ou d’ailleurs, les mettre en scène à travers des expositions régulières, faire le pont entre la Camargue et le Japon… Voilà l’idée développée par l’architecte designer nippon Teruhiro Yanagihara, à travers le studio Vague, son antenne arlésienne tout juste inaugurée. On y découvre moult merveilles, les céramiques du maître des lieux, des objets sculpturaux et inspirants tissés d’« herbe à éléphant » de la designer marseillaise Inès Bressand, des robes savamment plissées et teintes avec des fleurs de la région signées Azur, une marque fondée par deux créatrices marseillaises. Mais aussi, à partir du 25 juin, les photographies de la Camargue du Japonais Yuichiro Noda et même des glaces à base de riz fermenté imaginées par la food designer du studio. Une expérimentation tous azimuts.Studio Vague, 14, rue de Grille. Tél. : 07 68 53 94 10.Un cocon douxBienvenue à la Maison Fragonard d’Arles imaginée comme une maison de famille avec, au-dessus de la boutique, six suites et chambres d’hôtes 100 % charme. L’architecture intérieure est signée par les Ateliers Saint-Lazare – ex-Be-poles – et la décoration par Agnès et Françoise Costa, propriétaires de Fragonard. Les tommettes provençales, cheminées en marbre grenat, médaillons en plâtre blanc d’origine se mêlent parfaitement aux trouvailles des sœurs, chinées ici et là, baignoires, vasques et miroirs anciens pour les salles de bains, banquette en fer forgé, meubles provençaux, portraits de famille et tableaux anciens, dessins à l’antique dans les chambres. Cerise sur le gâteau, la suite du dernier étage dont l’escalier mène à une terrasse avec vue sur les toits de la ville.Maison Fragonard Arles, chambre double à partir de 100 €. 7/9, rue du Palais. Tél. : 06 74 82 65 27. fragonard.comUn cabinet de curiositésAnne Carpentier a le sens des lieux, aussi différents soient-ils. Après avoir ouvert une galerie de design et d’art, elle change d’époque et reprend le flambeau de l’antiquaire arlésien renommé Georges Selz, amateur comme elle du XIXe siècle. Elle a pioché dans ses merveilles qu’elle mélange à des meubles et objets bien choisis, orchestrant le tout dans un écrin entièrement tendu de tissu plissé façon Madeleine Castaing. Au programme, tabouret pliant délicat, méridienne Empire, vanités, et toujours une note contemporaine. À l’instar de ces délicieux tableaux qu’elle mêle aux photographies d’intérieur du jeune Jean Marquès, tout juste diplômé de l’École de la photographie d’Arles. Avis aux amateurs de belles choses et de prix doux !Galerie Georges Selz-Anne Carpentier, 16, rue de la Liberté. Tél. : 06 84 86 81 42. georgesselz.comUne Chine sans chichisEx-marchande de photos anciennes, Julie Barrau s’est lancée dans la déco le jour où son amie Céline Pham lui a demandé de s’atteler à celle de l’appartement parisien où la cheffe déploya un temps ses talents. Depuis, la quadra, chineuse débarquée à Arles il y a cinq ans, a orchestré quelques pop-up et sourcé le mobilier pour moult lieux privés ou publics, avant d’ouvrir sa boutique l’an dernier. Le lieu regorge de ses coups de cœur, souvent singuliers, et de lampes – son péché mignon. Les styles, décennies et créateurs s’y entrechoquent avec élégance et humour. Pour preuve, un masque doré d’Agamemnon côtoie une lampe en céramique blanche années 1970, une petite table d’Audoux-Minnet ou encore un mouton en bois pour enfant recouvert de laine. Tout ce qu’on aime.Julie Barrau, 2, rue Jouvène. Tél. : 06 62 54 48 89. juliebarrau.comUne écurie hypeAprès avoir transformé une ancienne église en hôtel XS et lieu événementiel façon Factory – Le Collatéral, devenu un incontournable d’Arles –, Anne-Laurence et Philippe Shiepan ont investi d’anciennes écuries qu’ils ont entièrement restaurées. Ils y orchestreront collaborations artistiques, pop-up avec des chefs, des designers, des créateurs de mode, des danseurs, et des séances de musicothérapie et de bains de gong dans une salle dédiée.Sur rendez-vous. Les Collatéraux, 7 bis, place Joseph-Patrat. Tél. : 06 58 43 61 69. Programme sur Instagram @lecollateral. Un pas de côtéQuand la cuisine camarguaise rencontre l’Amérique du Sud… C’est au Camargue Social Club, un restaurant tout juste ouvert, où le chef chilien revisite les produits locaux – taureau, riz… – avec des accents d’Amérique latine. Dans une déco minérale qui évoque le paysage camarguais, on goûte au ceviche de muge, aux empanadas de taureau de Camargue à la sauce pebre typiquement chilienne, aux encornets farcis de riz noir et de chorizo de taureau, à la polenta de riz rouge gratinée. On peut aussi faire un tour au coin épicerie pour faire son marché et rapporter des charcuteries locales, de l’huile d’olive du Mas de Peint, ou du riz noir complet du domaine de Beaujeu.Camargue Social Club, 22, rue de l’Hôtel-deVille. Tél. : 04 90 97 22 69. camarguesocialclub.com Un moment de calmePousser une porte et découvrir un patio derrière. Le restaurant La Cachette porte bien son nom, et, dans cette petite cour ombragée, la cheffe Marjorie Martinez qui raffole des herbes fraîches, des épices et des fruits secs rejoue la street food version méditerranéenne. Au menu, pain hallah – le pain de shabbat – fourré à l’épaule d’agneau des Alpilles aux épices, ou aux « pétales de cabillaud », citron confit, spaghettis de courgettes, tomates rôties, le tout rehaussé d’une touche de sumac. Le soir, la carte vire aux mezze avec taboulé, houmous au curcuma… À savourer au calme et abrité du mistral entre les murs de pierre habillés de jasmin et de la fresque d’une jeune artiste arlésienne talentueuse.9, rue Tour de Fabre. Tél. : 06 25 62 65 15.Un coup de cheffeÀ vos fourchettes ! En juillet, après quatorze ans de nomadisme, la cheffe franco-vietnamienne Céline Pham ouvrira son premier restaurant, à Arles. À l’origine de cette décision, une résidence chez l’ami Armand Arnal à la Chassagnette et une autre, l’été dernier, au Drum Café de la Fondation Luma. Mais surtout, un coup de foudre pour une chapelle du XIII e siècle sur la place Voltaire. En terrasse ou dans la salle aux murs de pierres séculaires, avec vue sur la cuisine ouverte, on goûtera à ses créations métissées qui enchantent autant les papilles que le regard.Céline Pham, 16, place Voltaire. Tél. : 06 72 86 29 30. celinepham.com Un concept store qui buzze En 2021, Moustique, la marque qui revisite les souvenirs arlésiens, déménageait pou un lieu à la mesure de son succès. Au milieu des tableaux brodés de Sandrine Torredemer, des céramiques chinées au Maroc et des verres perlés réalisés en Tchéquie, les objets et accessoires signés Moustique, illustrés par la malicieuse Roxane Lagache. Parmi eux, la vaisselle décorée des insectes de la Camargue ou des monuments de la ville, des peignoirs et paréos en voile de coton imprimés au block print en Inde, mais aussi un jeu de cartes drolatiques. Et pour cause, le roi est toréador, la reine, Arlésienne, le valet, gardian, et le joker… un moustique !14, rue du Docteur-Fanton. Tél. : 04 88 37 09 57. moustiquearles.com Un goût de neufAux manettes de ce restaurant à peine ouvert et déjà recommandé par le Fooding, le trentenaire Raphaël Garnier qui a fait ses armes chez Maison Drouot en Provence avant d’ouvrir Le Pinceau à Belleville. Chez Mesa, la simplicité est de mise, de la déco relevée de touches de couleur à la carte. Au choix, deux entrées, deux plats et deux desserts, orchestrés en fonction des arrivages du marché. « Je vais faire mes achats, je pose tout sur la table et là, le menu se dessine ! » explique-t-il. Il en sort toujours des recettes délicieuses comme ses artichauts barigoule relevés d’une sauce citron-gingembre, ou son échine de porc grillée et fondante servie avec des betteraves rôties et une purée d’oignons doux.Mesa, 12, rue des Porcelets. Tél. : 06 10 85 69 84. Un art de vivreInaugurée dans son entier l’été dernier, la Fondation Luma a mis l’art au cœur de tous ses projets, y compris ses restaurants. À chacun son artiste, orchestrateur du lieu, et sa cuisine. Au Réfectoire, dans l’ancienne cantine ouvrière des ateliers SNCF où la carte se décline à la camarguaise, le designer Martino Gamper a imaginé un mobilier réalisé à partir de résidus naturels locaux – algues, noyaux d’olive, paille de riz, plantes invasives… Au Café du Parc, où l’artiste Kerstin Brätsch déploie au sol et aux murs ses mosaïques multicolores réjouissantes, les antipasti sont en majesté. Enfin, au Drum Café – œuvre de l’artiste Rirkrit Tiravanija – pensé pour accueillir des chefs en résidence, c’est au tour de l’Italien Antonio Altamura de déployer une cuisine aux influences multiples. Faites vos choix !35, avenue Victor-Hugo. luma-org