TRIBUNE. « Le compte personnel de formation n’est pas une lubie »
Voici sa tribune : « Invité de la matinale de France Culture le 9 mai, Bruno Le Maire a déclaré qu’une participation financière des salariés pour le CPF [compte personnel de formation] éviterait « des formations qui ne sont pas toujours indispensables ou nécessaires » : « Si vous en avez vraiment besoin, il faut que vous ayez un reste à charge de 30 % », a-t-il précisé. Ainsi, pour le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, payer une partie de son droit acquis à la formation sur ses propres deniers prouverait la nécessité et éviterait de choisir parmi celles qui n’auraient d’autre objectif que de satisfaire son plaisir.
Nous sommes contre cette proposition d’économie budgétaire. Qu’il nous soit permis d’expliquer pourquoi, au nom de l’ensemble des acteurs de la compétence que nous représentons.
Le CPF a enfin touché ceux pour qui la formation était jusque-là un concept théorique
Créé par la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel et lancé en novembre 2019 grâce à une application mobile, le compte personnel de formation permet aux actifs d’acquérir 500 euros de droits par an. C’est donc bien un capital formation que les Français se constituent en travaillant et qu’ils peuvent mobiliser librement pour piloter leur trajectoire professionnelle. Ce droit est une protection de tous contre les risques d’obsolescence des compétences et contre le chômage. Revenir dessus serait dès lors un contresens politique, à l...