Trois figures de l'extrême droite condamnées à une amende pour l'agression de journalistes

En 2019, trois journalistes de l'émission phare de TMC avaient été agressés lors d'une manifestation anti-PMA par trois figures de l'extrême droite.

Trois ans après l'agression de journalistes de Quotidien, le tribunal correctionnel de Paris a condamné vendredi à une peine d'amende trois hommes reconnus coupables de "dégradation ou détérioration du bien d'autrui en réunion lors de manifestation sur la voie publique".

Le tribunal a prononcé une peine de 150 jours-amendes à 10 euros, soit 1500 euros d'amende, à l'encontre de chacun des trois hommes.

Parmi eux, Yvan Benedetti et Hervé Lalin (dit Ryssen), deux figures d'extrême droite, connues pour leurs positions "nationalistes et patriotes". Ils avaient déjà été condamnés respectivement six fois et 21 fois pour des faits de diffamation, de rébellion, d'outrage ou encore de violence.

"Je suis le responsable indirect de la situation car les responsables directs sont les journalistes, si on peut les qualifier comme ça, plutôt des fonds de poubelle, venus faire de la provocation comme ils le font souvent", a lancé Yvan Benedetti à la barre vendredi.

"J'ai fait ça parce que j'étais énervé"

Le 6 octobre 2019, alors que les opposants à l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes se mobilisaient, trois hommes s'étaient dirigés vers les journalistes de l'émission de télévision Quotidien dans le but délibéré, selon Yvan Benedetti, de "saboter leur reportage de m..., en déréglant" le matériel audio et sonore des équipes.

Le journaliste reporter d'images, bousculé, tombe en arrière. Un des hommes porte trois coups violents dans la caméra, détruisant celle-ci. Des faits que le prévenu dit "regretter" aujourd'hui. "J'ai fait ça parce que j'étais énervé", a-t-il justifié.

Son avocat a indiqué que les frais relatifs à la destruction de la caméra avaient été remboursés, ce qui a mené au désistement des victimes à se constituer partie civile lors de ce procès.

Lors de ses réquisitions, la procureure avait demandé la relaxe des prévenus sur les faits de "violence en réunion", pour lesquels ils étaient également poursuivis, qui n'étaient "pas suffisamment caractérisés", selon elle. La magistrate a cependant tenu à maintenir la circonstance aggravante de "dégradation en réunion", en relevant qu'il n'était pas question de savoir qui avait fait quoi dans cette "action collective imputable aux trois".

Les avocats de la défense avaient mis en avant les différentes actions et donc différentes intentions des prévenus, en demandant l'abandon de la circonstance aggravante de dégradation en réunion.

Article original publié sur BFMTV.com

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