Uber by Women - "Très bonne nouvelle", "On va pouvoir rentrer chez nous sans se faire violer", "La peur va juste changer de siège" : la nouvelle option de Uber fait déjà parler d'elle

Uber lance son option "Uber by Women" en France. Pour le moment disponible en région parisienne, cette option offre aux passagères la possibilité de choisir une conductrice pour se sentir plus en sécurité.

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Uber by Women - "Très bonne nouvelle", "On va pouvoir rentrer chez nous sans se faire violer", "La peur va juste changer de siège" : la nouvelle option de Uber fait déjà parler d'elle. (Photo : Getty Images)

Les femmes n'auront plus à avoir le ventre noué en prenant un Uber tard dans la nuit. Depuis ce 28 novembre, l'application du VTC possède l'option "Uber by Women". "Uber by Women est un outil qui va permettre, de manière très simple, aux clientes qui le souhaitent, d’être mises en relation exclusivement avec des femmes chauffeurs. Il ne s’agit pas de leur dire que c’est la seule manière de voyager en toute sérénité, mais juste de leur donner le choix", explique Laureline Serieys, directrice générale d’Uber France, dans les colonnes du quotidien Le Parisien. Aucun surcoût, mais potentiellement un temps d'attente plus long.

D'après le géant du VTC américain, environ 1500 femmes chauffeurs seraient actuellement en mesure de prendre en charge des passagères. Seul hic : pour l'heure, seule la capitale serait concernée par cette mesure. Mais si l'option intéresse et fonctionne, alors nulle doute qu'elle pourra être déployée ailleurs en France. Pour attirer les conductrices, Uber a d'ores et déjà prévu de baisser les frais de services pour celles qui opéreraient via "Uber by Women" jusqu'en février 2025.

"C'est une trop bonne nouvelle ça", lance une internaute sur X. "Bravo ! Plus de sécurité pour les femmes", s'enthousiasme une autre. "C'est parfait contre les prédateurs sexuels", ajoute également un homme. À Paris comme ailleurs, de nombreuses affaires ont éclaté ces dernières années, et le hashtag #UberCestOver avait mis en lumière l'ampleur du phénomène.

En août 2022, une femme se fait violer par son chauffeur VTC, dans le quartier du Marais à Paris. En novembre 2023, une jeune femme découvre le conducteur nu, dans son lit, à son réveil chez elle à proximité de la capitale. En avril 2024, une jeune femme de 18 ans saute du Uber parisien qui la ramène a chez elle pour échapper à son agresseur qui tente de la violer. Des histoires comme celles-ci, il s'en déroule par centaines chaque année en France.

En 2020, Uber a mené une enquête interne et a publié des rapports sur les agressions sexuelles et violences commises par des chauffeurs dans plusieurs pays, y compris les États-Unis, où ces incidents ont été les plus documentés. Dans son rapport de sécurité sur les années 2017 et 2018 aux Etats-Unis, Uber rapportait 3 824 incidents d'agressions sexuelles dont 235 viols. En France, les informations disponibles sont plus limitées et peu publiées. Mais les témoignages sur les réseaux sociaux n'en restent pas moins nombreux.

"Un jour un chauffeur m’a proposé d’aller à l’hôtel plutôt que de me ramener chez moi, il a insisté, heureusement que j’étais sobre pour pouvoir rétorquer et dire non. J’ai même fait semblant d’appeler mon copain pour qu’il comprenne. J’ai vraiment eu peur", confie une jeune femme sur X. "J'ai pris un Uber pour un trajet long, il était autour de 3 heures du matin. Au moment d’arriver, le chauffeur m’a demandé si il pouvait monter chez moi prendre un café. j'ai sauté dehors pour partir vite", raconte une autre. Toutes ces femmes, si elles l'avaient pu, auraient peut-être préféré prendre un VTC dont le chauffeur était aussi une femme. Juste pour se sentir plus rassurées. Et elles le feront sûrement désormais, grâce à la nouvelle option "Uber by Women".

Pourtant, face à cette nouvelle, tous ne semblent pas du même avis. "C'est sexiste comme concept", lance un internaute sur X. "Encore plus de séparation homme/femme. Vous ne vous rendez même pas compte à quoi cela mène", assène un autre. "La société est coupée en deux dans absolument tous les domaines, c'est flippant." Des commentaires de ce style, de la part d'hommes comme de femmes, on en lit par dizaines depuis l'annonce de Uber. "C'est de la discrimination et de la non-inclusion."

Et puis, bien sûr, on retrouve les remarques sexistes que l'on connaît déjà : "Ça limite les risques d'agressions, mais ça augmente les risques d'accident ! Femme au volant, mort au tournant." Simple. "Il ne faut pas lui demander de se garer en créneau alors." Basique. "Les femmes ont causé plus de tort que de bien dans ce monde." Oh, on ne l'avait pas vue venir celle-là.

Mais parmi tous les commentaires négatifs, certains sont à relire par deux fois : "Pas mal, comme ça les pervers qui créeront un faux profil féminin pourront commander directement leur femme chauffeur à agresser." Si les chauffeurs féminines sont là pour rassurer et protéger les utilisatrices de l'application, qui est là pour protéger ces conductrices ? "La peur va juste changer de siège. Caméra embarquée obligatoire et option d'alerte en direct sur l'application", propose un internaute."N'est-ce pas risquer de les exposer aux prédateurs ?" Si toutes ces questions sont légitimes, il n'est pas forcément simple d'y répondre. Et si le danger, finalement, se trouvait partout et tout le temps ? Alors à chacun de faire comme bon lui semble au quotidien pour tenter de rester au maximum rassuré.