UFC Paris: Benoît Saint-Denis, l’heure des choses très sérieuses

AFP

Il est monté dans la cage il y a deux mois à peine. Depuis, il est devenu père avec la naissance de sa fille. A la place de Benoît Saint-Denis, beaucoup auraient hésité avant d’accepter de combattre lors de la deuxième édition de l’UFC Paris ce samedi soir. Question de timing. C’est mal connaître le bonhomme. L’ancien militaire des Forces Spéciales est un combattant à part, presque anachronique. N’importe qui, n’importe quand, n’importe où. Toujours prêt à partir à la bataille.

>> Vivez l'UFC Paris avec les offres RMC Sport

Après avoir martyrisé le dangereux Ismael Bonfim avec ses coups de pied début juillet, "God of War" est de retour dans l’octogone parisien pour défier un autre Brésilien, Thiago Moises. Avec un enjeu de taille. S’il s’impose, le Français devrait rentrer dans le top 15 des -70 kilos (les légers), une des catégories les plus denses et relevées de l’UFC. De quoi ouvrir la voie aux très gros combats dans un aquarium à requins qui ne fait pas peur à celui qui en a vu d’autres… Mais la mission ne sera pas simple. Seulement battu à l’UFC par de jolis noms, l’actuel champion Islam Makhachev, Beneil Dariush, Damir Ismagulov et Joel Alvarez, Moises est un adversaire à ne surtout pas sous-estimer.

"Il a un bon sol, un bon grappling, il est assez technique debout, il combat à son rythme, et avec un gros physique, détaillait Saint-Denis dans le RMC Fighter Club. C’est ce qui fait qu’un combattant comme Makhachev a galéré, ou plutôt a mis du temps à le finir. C’est un mec qui a des armes un peu partout. Peu importe où tu veux le finir, il a du répondant dans tous les domaines du MMA. Il a des bases techniques solides un peu partout et un bon physique pour la catégorie. C’est un client. Il est bien classé depuis pas mal de temps donc c’est une victoire importante à obtenir."

Vu ses bases techniques, ses progrès depuis son arrivée à l’UFC en octobre 2021 et son intelligence de combat, Saint-Denis a plus que les armes pour lui tenir tête et sortir le bras levé. Il aura aussi un petit truc en plus : le soutien des siens. Avec son style ultra spectaculaire, symbolisé par ses onze victoires en carrière toutes obtenues avant la limite, mais aussi son franc-parler au micro, "BSD" plaît beaucoup au public du MMA français qui semble être définitivement tombé amoureux de lui avec sa démonstration contre Bonfim, à l’issue de laquelle il a pu signer un nouveau contrat avec l’UFC (son manager Giom Peltier avait préféré attendre la fin de son premier engagement, un risque qui a payé).

Après avoir embrasé l’Accor Arena de Bercy l’an dernier, au point d’avouer avoir été "déconcentré" par la folie du public quand il se rendait vers la cage, celui qui restera à jamais le premier Français à avoir combattu sur son sol lors d’un événement UFC devrait encore mettre le feu à la salle. En un an, son changement de statut est évident: il était le premier représentant tricolore en action lors du premier UFC Paris, seuls les étendards Ciryl Gane et Manon Fiorot combattront après lui pour le deuxième, où il affrontera son quatrième Brésilien en cinq combats dans la plus grande organisation de MMA, presque un clin d’œil à son coach Daniel Woirin longtemps installé au Brésil – il a notamment travaillé avec la légende Anderson Silva, ancien champion des -84 kilos à l’UFC – et dont l’épouse vient également de ce pays. "Si on regarde les classements, je pourrais même devenir champion en n’affrontant que des Brésiliens", sourit-il.

Son ambition affichée revient encore et encore. Devenir champion à l’UFC. Et pour atteindre son rêve, il peut compter sur un socle familial solide. La gestion des premières nuits de sa fille avec un UFC Paris à préparer? "Ça aurait clairement été compliqué de faire une bonne préparation sans le sommeil adéquat. Le premier sacrifice que ma femme a fait pour ce camp, c’est qu’elle allaite donc elle s’est occupée de la petite pendant les nuits. On s’en occupe ensemble pendant la journée mais c’est elle qui passe la majorité de son temps avec elle la nuit. Ça me permet d’avoir un sommeil concret et de pouvoir être assez performant à l’entraînement pour bien préparer ce combat." Thiago Moises est prévenu. Il aura un Benoît Saint-Denis en pleine forme face à lui. Et ça peut faire (très) mal.

Article original publié sur RMC Sport