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Un nouveau vaccin permettrait de « réduire les symptômes de l’eczéma de moitié en seulement un mois »

Un vaccin contre l’eczéma pourrait redonner espoir aux millions de personnes qui souffrent de cette maladie douloureuse de la peau. [Photo: Getty]
Un vaccin contre l’eczéma pourrait redonner espoir aux millions de personnes qui souffrent de cette maladie douloureuse de la peau. [Photo: Getty]

Un vaccin contre l'eczéma pourrait redonner espoir aux millions de personnes atteintes de cette maladie de la peau douloureuse, d’après la recherche.

Des scientifiques de l'université d'Oxford ont effectué des injections d'etokimab sur 12 patients et ont étudié les réactions à cette substance qui cible la protéine IL-33 associée à des réactions inflammatoires.

Tous les participants ressentaient déjà au moins deux fois moins de démangeaisons et de sécheresse après une seule dose.

Cette réduction importante des symptômes était encore visible le 29e jour chez 10 (83 %) des patients, d’après les conclusions.

Les experts sont visiblement ravis par les conclusions de l’étude, qualifiant ce médicament de « particulièrement excitant » et du « futur du traitement des cas sévères d’eczéma ».

Etokimab est actuellement en train d’être testé auprès de 300 patients. On ignore encore quand le produit sera disponible.

L’eczéma provoque des démangeaisons de la peau, mais il n’existe pas de remède. [Photo: Getty]
L’eczéma provoque des démangeaisons de la peau, mais il n’existe pas de remède. [Photo: Getty]

« C’est la première fois que nous étudions l'IL-33 afin d’aider les patients atteints de dermatite atopique dans le cadre d’un essai clinique », a déclaré l'auteur principal, le professeur Graham Ogg.

« Nous avons constaté une diminution importante des symptômes après une seule dose ».

L’eczéma, ou dermatite atopique, toucherait un enfant sur cinq au Royaume-Uni, d'après les statistiques de la British Skin Foundation.

Elle serait liée à « une fonction barrière de la peau plus ou moins inefficace » associée à des réactions inflammatoires et allergiques hyperactives.

L'exposition à de nombreuses matières, du savon aux acariens en passant par la fumée de cigarette et la laine, peut déclencher des rougeurs, de la sècheresse et des démangeaisons chez les personnes sensibles.

Il n’existe pas de remède. Des crèmes peuvent être utiles dans les cas les moins sévères, mais des médicaments plus forts sont nécessaires dans les cas plus graves. Certains médicaments connus, comme la ciclosporine et le méthotrexate, peuvent entraîner des nausées.

Les participants ont d’abord reçu une injection placebo, puis une vraie injection une semaine plus tard, afin de tester l’efficacité de l’etokimab.

Quatre jours après chaque injection, les participants ont reçu un autre placebo dans le bras gauche, et leur bras droit a été exposé à des acariens, auxquels tous les participants étaient allergiques.

Le lendemain, des échantillons de sang et de cellules de la peau ont été prélevés sur le site de l'injection.

Suite à l’injection d'etokimab, les participants possédaient 40 % moins d'éosinophiles dans le sang, d’après les résultats.

Les éosinophiles, habituellement libérées suite à une infection, sont des cellules du système immunitaire en nombre souvent élevé chez les personnes atteintes d'eczéma, d'après un article publié dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology.

Le secret du succès de l'etokimab ? Il « cible merveilleusement bien » l'IL-33, a déclaré le professeur G. Ogg.

L’Il-33 est libérée pour réagir à une infection ou des dégâts présumés. Elle recrute alors certaines cellules du système immunitaire de la zone, déclenchant ainsi une inflammation.

Les résultats, publiés dans la revue Science Translational Medicine, suggèrent également que le vaccin serait « généralement bien toléré ».

Les scientifiques ont été « surpris » de constater l'efficacité des injections et espèrent que de nouveaux traitements contre l'eczéma pourront voir le jour.

« Nous étudions le rôle de l'IL-33 sur la peau humaine depuis près de 10 ans », a déclaré le professeur G. Ogg.

« Nous sommes satisfait de ce premier essai humain chez les patients atteints de dermatite atopique, car nous avons confirmé que l’IL-33 était une cible thérapeutique en elle-même ».

« Mener des recherches expérimentales chez l'homme est crucial si nous souhaitons trouver un traitement ».

Le Dr Emma Wedgeworth, dermatologue consultante et porte-parole de la British Skin Foundation, a précisé : « Des thérapies ciblées comme celle-ci sont l'avenir du traitement contre les cas sévères d’eczéma, c’est incontestable ».

Elle a même ajouté que « l'émergence de nouvelles thérapies » était « extrêmement excitante ».

Le professeur Patrick Chinnery, directeur clinique du Conseil de la recherche médicale qui a cofinancé l’étude, a également qualifié ce test d’« excitant ».

Alexandra Thompson