Une enseignante accuse United d’avoir donné sa place en 1ère classe à un membre du congrès américain

Jean-Marie Simon accuse United Airlines d’avoir donné sa place à Sheila Jackson Lee, membre du congrès américain (à droite). La compagnie aérienne a nié l’accusation en précisant que J-M. Simon avait annulé son vol. (Photo : Jean-Marie Simon)
Jean-Marie Simon accuse United Airlines d’avoir donné sa place à Sheila Jackson Lee, membre du congrès américain (à droite). La compagnie aérienne a nié l’accusation en précisant que J-M. Simon avait annulé son vol. (Photo : Jean-Marie Simon)

Voyager pendant la période des vacances peut être une expérience stressante, entre les retards, les problèmes de dernière minute et les contrôles de sécurité à l’aéroport. Et justement, une femme a décidé de parler d’une expérience récente plutôt désagréable. En effet, elle aurait été forcée de laisser sa place en première classe à un membre du congrès américain.

Jean-Marie Simon, enseignante à Washington, revenait tout juste d’un voyage au Guatemala. Elle explique avoir été privée de son siège en première classe lors de la dernière étape de son voyage, sur le vol United Flight 788 entre l’aéroport George-Bush au Texas et l’aéroport national Ronald Reagan à Washington.

« Je leur ai dit que je voulais garder mon siège, que j’avais payé beaucoup de ‘miles’ pour obtenir cette place et que United était responsable de rectifier le problème et de me rendre ma place, sachant que j’avais payé pour l’avoir », a confié J-M. Simon dans un long article Facebook qui revient en détails sur cette expérience amère.

Elle a confié avoir attendu de monter à bord de l’avion suite à un léger retard dû à la météo et avoir vu une femme monter à bord de l’avion avant tout le monde accompagnée par une hôtesse.

As a United customer for a decade (Gold Elite) and a reader of the Washington Post for 20 years, I never thought I'd be…

Posted by Jean-Marie Simon on Saturday, December 23, 2017

Un employé de la compagnie United a alors confié à J-M. Simon qu’elle n’était pas enregistrée dans le système à son arrivée à la porte d’embarquement. J-M. Simon avait pourtant une carte d’embarquement pour ce vol à la main.

« Pourquoi n’y avait-il aucun reçu d’annulation ? Aucune preuve ? », a confié J-M. Simon à Yahoo Lifestyle lors d’une interview téléphonique. J-M. Simon, qui confie avoir dépensé 140 000 miles de fidélité sur ce vol, n’est pas une voyageuse comme les autres. Elle voyage très régulièrement et sait parfaitement gérer le rythme parfois fou des aéroports.

« Je n’annule pas mes vols pour une simple raison », a-t-elle confié. « Deux raisons en fait : plus vous volez tard, plus vous êtes susceptible de finir sur un avion bondé ; et puis, la météo change vite à Houston ».

Les agents, qui d’après elle étaient très gentils, ont fini par lui proposer un bon de 500 $ et une place en classe éco.

Le plus bizarre dans tout ça, c’est que le vol 788 n’était même pas plein, d’après Simon. L’avion disposait de plusieurs rangs complètement vides, ce qui rendait ce changement de place encore plus étrange. « L’avion n’était même pas bondé, plein de sièges étaient disponibles », a confié J-M. Simon.

Un homme, également membre du congrès au Texas, s’est ensuite assis auprès d’elle. Il lui a confié être heureux de la voir parmi eux, remarquant qu’elle avait été transférée à cause d’une consœur, Sheila Jackson Lee.

D’après J-M. Simon, l’homme lui aurait confié : « S. Jackson Lee nuit à notre réputation ; c’est une honte », en précisant que l’aéroport se trouvait dans le district de S. Jackson Lee, le 18e district congressionnel du Texas. J-M. Simon a confié ignorer qui était S. Jackson Lee jusque-là.

« Je n’habite pas au Texas; j’habite à Washington depuis 1997. Et je ne connais même pas les sénateurs (là-bas) », a confié J-M. Simon.

L’avion n’avait toujours pas décollé à cause d’un problème technique. L’équipage a alors encouragé les passagers à contacter les agents d’embarquement afin de modifier leur vol. J-M. Simon s’est ensuite rendue à l’avant de l’appareil et a décidé de prendre une photo de S. Jackson Lee après l’avoir vue assise à sa place.

Un membre de l’équipage a alors demandé à J-M. Simon si elle prévoyait de perturber le vol. Elle a simplement répondu : « Je souhaite juste rentrer chez moi ». Le membre de l’équipage a alors mis J-M. Simon en garde, en confiant qu’elle pourrait aller chercher un membre de la sécurité afin qu’elle soit escortée hors de l’appareil.

United nie avoir volontairement modifié la place de J-M. Simon et ses données de réservation.

« Nous avons examiné nos données électroniques avec soin, et nous avons vu que la cliente avait apparemment annulé son vol de Houston à Washington à partir de l’application mobile de United, suite à une notification du retard du vol 788 liée à la météo », a confié United dans un communiqué. « Les agents ont suivi le processus de pré-embarquement standard et ont commencé à surclasser certains clients, y compris le premier client sur la liste d’attente ».

J-M. Simon a nié cette affirmation en partageant avec Yahoo une copie d’écran du site internet de United indiquant un seul vol « inactif » sur son profil : un vol de Houston annulé en août à cause de l’ouragan Harvey. United a répondu en précisant que le vol de Houston à D.C. ne pouvait pas apparaître dans les vols annulés vu qu’elle était bien à bord.

Photo : Jean-Marie Simon
Photo : Jean-Marie Simon

Les données internes de la compagnie aérienne partagées avec des journalistes du Houston Chronicle pour confirmer leurs affirmations n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.

Jackson Lee a partagé un communiqué samedi afin de préciser qu’elle n’avait volé le siège de personne, suggérant plutôt qu’il s’agissait d’une histoire de racisme. « Je n’ai rien demandé d’exceptionnel ou d’extra-ordinaire et je n’ai rien reçu d’exceptionnel ou d’extra-ordinaire », a confié S. Jackson Lee.

Elle précise : « Je n’étais pas à l’origine du problème, et maintenant que j’y pense, les agissements de cette personne semblent liés à mes origines afro-américaines. J’étais apparemment une cible facile, tout comme un des membres de l’équipage également afro-américaine, une femme d’ailleurs vraiment très gentille. Cela m’attriste, surtout pendant cette période de l’année. Nous avons encore beaucoup de travail pour aider les autres. Mais, en cette période de fêtes, je vais être gentille et dire très sincèrement et simplement que je suis désolée si certaines personnes considèrent que je suis responsable d’une manière ou d’une autre ».

J-M. Simon affirme qu’il ne s’agissait absolument pas de racisme : « Comment pourrait-il s’agir d’un problème de racisme alors qu’il m’était impossible de savoir qui était assis à ma place depuis la salle d’embarquement ? Ça aurait pu être n’importe qui, mais c’est tombée sur elle ».

J-M. Simon est surprise de voir son problème attirer l’attention des médias et a passé ces derniers jours à raconter son expérience à différents journalistes. « Je suis choquée de constater l’ampleur médiatique de la situation », a-t-elle confié.

Elle précise également ne pas avoir contacté de journalistes pour raconter son histoire, mais plutôt avoir été contactée par eux lorsque son article Facebook a commencé à faire le buzz.

J-M. Simon aimerait avant tout que United Airlines lui présente des excuses écrites sincères et qu’elle récupère ses miles de fidélité. « Je ne cherche pas à retirer quoi que ce soit de tout ça, je veux simplement récupérer mon dû », a-t-elle confié. « C’est une question de justice ».

J-M. Simon a écrit au PDG de United Airlines, Oscar Munoz, afin de demander réparation. United Airlines a accumulé les boulettes côté relations publiques cette année. Souvenez-vous de l’évacuation violente du Dr David Dao à cause d’un vol surbooké à Chicago en avril. La vidéo avait fait le buzz sur internet.

Alex Eriksen