Une étude nous révèle que le « cerveau de maman » existe réellement

Non, vous ne rêvez pas. D’après les chercheurs, le cerveau de maman existe bel et bien. (Photo : Getty Images)
Non, vous ne rêvez pas. D’après les chercheurs, le cerveau de maman existe bel et bien. (Photo : Getty Images)

Le « cerveau de maman » est une expression commune utilisée pour décrire ce sentiment familier ressenti par les femmes enceintes et les jeunes mères : chercher une tétine avant de se rendre compte qu’elle est dans notre main, oublier le nom de l’instituteur de nos enfants ou simplement nous sentir totalement déboussolée.

Mais une étude vient de confirmer que ce trouble mental ne signifie pas que vous perdez la tête. Vous avez réellement un cerveau de maman.

D’après la recherche publiée dans le journal Nature Neuroscience, il semblerait que la grossesse change réellement le cerveau, et ces effets dureraient jusqu’à deux ans après la naissance d’un enfant. Lors de la grossesse, la femme subit une perte de matière grise — tissu présent dans le cerveau et la moelle épinière, composé de corps cellulaires. C’est la façon qu’utilise le cerveau pour filtrer le bruit supplémentaire et se concentrer sur les besoins du nourrisson. Ces changements du cerveau servent également à aider les femmes à oublier la douleur de l’accouchement.

« Nous ne voulons absolument pas faire passer un message du style ‘la grossesse vous fait perdre la tête’ », a expliqué l’auteure principale de l’étude, Elseline Hoekzema, de l’université Leiden aux Pays-Bas, au magazine Science. « La perte de volume de la matière grise peut également représenter un processus de maturation ou de spécialisation bénéfique. »

Tous ces changements du cerveau sont nécessaires pour aider l’instinct maternel à se mettre en place. L’étude a démontré que plus le volume de matière grise perdu durant la grossesse est important, plus le lien entre la mère et le bébé sera solide. D’après Science, il est également intéressant de noter que lorsque les femmes sont revenues faire un IRM deux ans après la naissance de leur enfant, 11 d’entre elles (qui n’étaient pas à nouveau tombées enceintes entre temps) montraient toujours une perte de matière grise, à l’exception de l’hippocampe, redevenu normal. La perte de matière grise était tellement importante que les chercheurs de l’étude auraient pu déterminer qui avait été enceinte simplement en regardant les scans de cerveaux. Fascinant !

Bien que les implications de l’étude sur la maternité ne soient pas réellement claires, elles suggèrent toutefois que ce qui se passe dans le cerveau d’une femme enceinte définit son identité de parent. Les deux premières années de vie d’un bébé sont cruciales pour le développement d’un lien solide entre l’enfant et sa mère, et la recherche nous prouve l’existence d’un lien entre l’attachement parental et l’absence de stress, une plus grande intelligence émotionnelle et de l’empathie chez les enfants.

Bien entendu, cela ne signifie pas que les mères doivent dormir avec leur bébé ou ignorer leur besoin de sommeil dans le but de créer des liens plus forts avec leur enfant. L’attention et l’amour maternels rendent les mamans et les bébés heureux.

Elise Solé
Rédactrice principale
Yahoo Beauté