Une femme qui souffrait de troubles alimentaires montre ses bourrelets sur Instagram dans le cadre de sa guérison

Clare a publié de nombreuses photos révélatrices sur son compte Instagram. (Photos : Instagram / becomingbodypositive)
Clare a publié de nombreuses photos révélatrices sur son compte Instagram. (Photos : Instagram / becomingbodypositive)

Une jeune femme qui a souffert de troubles alimentaires se sert d’Instagram pour dévoiler avec courage les bourrelets sur son ventre, une action qu’elle considère nécessaire pour guérir et apprendre à s’aimer. Clare, connue sous le pseudo Becoming Body Positive sur Instagram, a publié de nombreuses photos qui révèlent son ventre depuis l’ouverture de son compte en décembre 2016.

La jeune femme de 25 ans avait passé sa vie à « détester » son corps et a fini par perdre plus de 100 livres (45 kg) en 2013. D’après Clare, vous seriez tenté de considérer que sa transformation raconte une histoire de volonté, de persistence et de détermination en observant ses photos avant/après.

Mais, en réalité, sa perte de poids extrême ne raconte pas une histoire de succès.

« Il s’agit de l’histoire d’un trouble, d’une histoire qui évoque la maladie, la souffrance, la faim, les excès, la purge, le tourment psychologique de découvrir le nombre de glucides dans les bonbons à la cerise qu’elle consommait pour repousser la faim », confie la blogueuse.

« Mais, je ne voyais que la honte. La sensation de défaite, de dévastation, de trahison et de rage… » (Photo : Instagram/becomingbodypositive)
« Mais, je ne voyais que la honte. La sensation de défaite, de dévastation, de trahison et de rage… » (Photo : Instagram/becomingbodypositive)

Clare a constaté que son corps devenait plus petit, émacié et moins sain, mais confie qu’elle ne parvenait pas à échapper à la dure réalité des excès de peau, des vergetures et de la peau flasque associés à une perte de poids importante, indépendamment de la nature de son régime et des heures passées à la gym.

« Je ressemblais à une success story de l’extérieur, le corps soigneusement recouvert de vêtements, prouvant que tous ceux qui « travaillent suffisamment dur » peuvent remporter la loterie des avantages des gens skinny. Mais, je ne voyais que la honte une fois nue. Rien que cette sensation de défaite, de dévastation, de trahison et de rage…», a-t-elle précisé.

Clare a fini par découvrir le mouvement qui encourage les gens à se sentir bien dans leur peau et qui se propage sur les réseaux sociaux, se laissant influencer par « l’intelligence absolue de princesses guerrières » comme @omgkenzieee et @bodyposipandaI.

« J’en ai tellement ras le c#* d’avoir honte, de me cacher, de me haïr, d’avoir l’impression que mon corps est une excuse, même après lui avoir imposé autant de douleurs pour qu’il s’intègre », a-t-elle confié sur son post. « Je ferais tout mon possible pour lui plaire à nouveau, lui montrer que je l’aime, l’aider à réaliser que je l’aime, indépendamment de la taille de son ventre ou de ses vêtements ».

The war against shame begins with deciding there is absolutely nothing about our bodies to hide ⭐️

A post shared by @becomingbodypositive on Apr 2, 2017 at 12:10pm PDT

La guérison n’est pas facile ; Clare la décrit comme un « job à plein temps et pour la vie », car l’anxiété parvient à prendre le dessus certains jours. Elle a confié dans un récent post que même ses balades quotidiennes jusqu’au travail se sont mêlées à son trouble alimentaire.

« J’ai réalisé quelque chose pendant ma balade ce matin, en me faisant surprendre par la pluie sans mon parapluie. J’ai dû lutter mentalement afin de me forcer à prendre le taxi et abandonner ces pas supplémentaires », a-t-elle confié. « J’ai immédiatement souffert d’anxiété en me demandant ce que je pourrais manger au petit-déjeuner (comme si je ne méritais plus mon repas habituel parce que j’avais sauté un exercice !!!) et comment réorganiser mon emploi du temps pour intégrer une balade plus longue au déjeuner (comme si je devais compenser mon manque de mouvement du matin plus tard !!!!) ».

« Heureusement, j’ai réuni guérison et logique afin de dire à mon trouble alimentaire de fermer sa gu**** avant d’arriver au travail ».

Self-imposed truth time: I’ve been walking to work almost every morning since I started my current job – the walk is about 40 minutes, but in the absence of a convenient metro station or a driver’s license (guilty), it’s really the most direct and least-headachey way for me to get from A to B. I enjoy these walks – I listen to podcasts, let the fresh air fill my lungs, and just generally clear my head while bracing myself for the day. All this aside, I think I’ve been in a little bit of denial around just how much this daily walk is still tangled up in the web of my ED. I came to this realization on my walk this morning, when I got unexpectedly caught in the rain without an umbrella. It took way more of a mental fight than I’d like to admit to put myself in a cab and “give up the extra steps” (while I relinquished my FitBit a few months ago, clearly the “FitBit mindset” has been harder for me to shake). Before I could catch myself, anxieties surrounding what “I could now have for breakfast” (as if because I missed out on exercise, I was no longer deserving of what I usually have !!!!!) and how I could shift around my schedule to get an extra long walk in at lunch (as if I had to “offset” my lack of movement this morning by compensating for it later !!!!!) started swirling in my brain. Thankfully, I was able to reunite recovery with rationality and tell ED to shut the fuck up by the time I got to work. But the whole experience honestly really shook me – both the startling impact of an unforeseen trigger and the immediacy of the reflex to backslide into disordered thoughts when faced with a change in routine. I mention all this as a reminder that this shit isn’t easy – it’s messy and complicated and filled with tons of second-guessing. But while we can’t always handbrake our brains from backsliding into disordered thoughts, we CAN break the chain in the reaction that mutates disordered thoughts into disordered action. That’s the difference I see today (I’m happy to report that I had my normal breakfast and have not spent the afternoon scheming up reasons to get up from my desk and do laps around the office). And that's the difference I'm grateful for.

A post shared by @becomingbodypositive on Apr 20, 2017 at 11:52am PDT

La blogueuse confirme qu’il n’est pas toujours possible d’empêcher son cerveau d’avoir des pensées négatives, mais qu’il est possible d’empêcher les pensées négatives de se transformer en actions négatives ; et c’est ce genre de messages qui influencent ses plus de 25 000 followers qui se retrouvent dans ces expériences et les comprennent.

« Tu m’inspires tellement ! », a confié une utilisatrice. « J’ai parfois l’impression que tu vis dans ma tête et que tu lis dans mes pensées ! Merci de t’exprimer ainsi quand nous sommes si nombreux à essayer de parler ! ».

« Des sentiments tellement bien exprimés, c’est encore un processus en cours et tu es si courageuse de partager ça avec nous !! », a confié une autre femme.

Nisean Lorde

Yahoo Canada Style