Une start-up a créé des sous-vêtements qui se portent 3 semaines sans être lavés... Et on est forcément un peu réticent

Mettre votre string ou votre slip kangourou directement dans le panier à linge à la fin de la journée, c’est fini. Il existe de la lingerie unisexe conçue pour être portée plusieurs jours d’affilée (jusqu’à trois semaines quand même) sans avoir besoin de passer par la case lavage. Permettez-moi d’émettre des doutes.

On est tous et toutes d’accord pour dire qu’on porte nos sous-vêtements une seule fois avant de les jeter négligemment dans le panier à linge. Si vous vous dites que vous les gardez un peu plus longtemps, gardez cela pour vous sous peine de passer pour quelqu’un d’un peu négligé. Bref, on n’est pas là pour parler hygiène corporelle mais pour vous dévoiler un tout nouveau concept : les dessous qui peuvent se porter plusieurs fois avant d’être lavés.

Les dessous du futur
Cette idée, on la doit à une start-up danoise qui est partie d’un constat. Après avoir porté notre petite culotte préférée, on la lave à grandes eaux (coucou la consommation d’énergie). Et évidemment, à force de se prendre 700 tours d’essorage dans la tronche toutes les semaines, elle perd rapidement de sa superbe. Du coup, son espérance de vie diminue et elle finit à la poubelle sans être vraiment recyclée. Autrement dit, un simple slip coûte très cher à la planète. En eau, en électricité, en production, en produits chimiques… Et on en met un nouveau tous les jours.

La marque Organic Basics a donc imaginé la première ligne de lingerie portable plusieurs semaines (oui, quand même) sans finir à la machine à laver. Concrètement, les sous-vêtements sont fabriqués à base de nylon recyclé et surtout de chlorure d’argent, un agent antimicrobien qui élimine 99,9% des bactéries dues à la transpiration, aux pertes vaginales ou aux sécrétions hormonales. Si vous lisez cet article pendant votre pause dej, bon appétit !

“L’argent est un excellent agent antimicrobien. Avec le chlorure d’argent, les odeurs sont contrôlées”, affirme-t-il avant d’expliquer comment ça fonctionne. “Le sel d’argent recyclé inhibe la croissance des bactéries qui créent des odeurs sur le tissu. Vous pouvez traiter à peu près n’importe quoi avec ce traitement, y compris les sous-vêtements. Vous pouvez donc les porter beaucoup plus longtemps avant de les laver. Nos sous-vêtements sont fabriqués à partir de nylon italien recyclé”, poursuit-il. La marque existe depuis 2015 mais elle fait de plus en plus parler d’elle sur les réseaux sociaux.

Sur le papier, c’est très bien mais en pratique ça donne quoi ? Et bien si on en croit les journalistes américains qui ont testé les produits… Ce n’est pas très concluant puisqu’ils ont remarqué de drôles d’émanations après l’avoir porté (seulement) quelques jours. On revient, on est parti vomir.

Un pied de nez à la fast-fashion
Mais selon le PDG de la maison – Mads Fibiger – c’est une petite révolution dans l’industrie du textile. L’entreprise compte bien “montrer la voie en matière de produits de base durables et de meilleure qualité”. “Nous croyons que l’industrie de la mode est polluante et n’a pas contribué à améliorer l’environnement. Nous voulons montrer qu’il est possible de fabriquer de bons produits à un prix raisonnable avec une durabilité de 100%”, déclare le cofondateur de l’enseigne pour qui l’industrie textile est “un sale batard”. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est écrit sur le site Internet de la marque !

Bah oui le calcul est simple. Des sous-vêtements qu’on peut porter plusieurs semaines d’affilée, c’est moins d’eau et d’électricité consommées, moins de sous-vêtements achetés donc moins de sous-vêtements produits et moins de déchets. Logique. C’est écolo mais un peu crado non ? Enfin, perso, on l’aime bien notre routine d’un tanga par jour.

Sinon, côté esthétique, c’est très basique. Oubliez la dentelle graou, le satin, le velours ou les jolies finitions. La gamme SilverTech Everyday (à porter au quotidien) ou Active (pour les accrocs au sport) existe pour hommes et femmes via des modèles on ne peut plus sobres. Noir ou bordeaux ; brassières et shorty ; effet seconde peau un brin sportwear. Vous avez compris le délire.

Bon par contre, l’innovation ça a un prix. Il faut débourser environ 49 euros pour un lot de deux culottes, 50 pour un soutien-gorge et 56 pour deux boxers sur l’e-shop. Être éthique, ce n’est pas donné à tout le monde.