Uniforme : la parole aux fabricants
Les fabricants d’uniformes ont-ils été surpris par les récentes annonces du ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, quant à l’instauration d’une tenue scolaire ? Pas vraiment, si on en croit Blanche Morand de Jouffrey, la directrice générale d’Acanthe, une entreprise de prêt-à-porter dédiée, pour partie, aux uniformes scolaires : « Il y avait depuis plusieurs mois des signes avant-coureurs. Mais c’est bien sûr une déclaration encourageante, analyse-t-elle. En tout cas, le secteur est prêt.»
Pour cette industrie en pleine croissance, la nouveauté serait l’ouverture large de ce marché au public : « Nos clients sont des établissements majoritairement privés, ponctuellement publics, comme à Provins. » Une expérience mitigée d’ailleurs, : l’uniforme n’était pas obligatoire et, lassant parents et élèves, a fini par être mis au clou. Pour que l’instauration massive fonctionne, il faudra enjamber les réticences de parents et d’associations, nombreuses parfois jusque dans le privé : « La prise de décision met à peu près un an », raconte Alban Hachard, cofondateur de Poleo, une jeune entreprise spécialisée dans les tenues scolaires. Mais le résultat est là, rassure-t-il : « Les établissements qui s’y mettent continuent de nous faire confiance. »
L’enseignement public n’est pourtant pas unanime sur le sujet : « Dans les départements et régions d’outre-mer, explique un enseignant passé par Mayotte et la Guyane, c’est très courant. Mais les fabricants sont souvent plusieurs...