Violences conjugales chez les policiers : « Il y a une inertie des autorités »

À l’image de Chahinez, brûlée vive par son mari le 4 mai, d’autres victimes peuvent être elles aussi confrontées, au moment du dépôt de plainte, à des professionnels eux-mêmes auteurs de violences conjugales dans le privé. Pour la journaliste Sophie Boutboul, ces violences restent « un impensé de l’institution ».

Sophie Boutboul, journaliste et membre du collectif Youpress, enquête depuis 2017 sur le sujet des violences conjugales commises par les policiers et les gendarmes. En 2019, elle a publié « Silence, on cogne »*, co-écrit avec Alizé Bernard, elle-même battue pendant des années par son ex-conjoint gendarme.

ELLE. Le policier qui a pris la plainte de Chahinez Daoud, en mars, avait été condamné pour « violences intra-familiales ». Comment est-ce possible que l’auteur de ce genre d’actes prenne les plaintes de victimes de violences conjugales ?

Sophie Boutboul. On peut l’expliquer par une inertie des autorités. Il y a des policiers et des gendarmes auteurs de violences conjugales qui continuent à être au contact du public, et donc de femmes potentiellement victimes de violences. On n’a pas l’impression pour l’instant qu’il y ait eu une prise de conscience sur le fait que ce soit problématique. [...] Aussi, les autorités ne semblent même pas voir la difficulté pour les conjointes de gendarmes et de policiers violentées de devoir porter plainte en gendarmerie ou au commissariat de police, avec des collègues directs ou indirects de leur conjoint. Il y a une double problématique sur laquelle on alerte avec ma co-autrice Alizée Bernard depuis plusieurs années, en ayant parfois un peu l’impression de parler dans le vent.

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ELLE. En quoi est-ce encore...

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