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Violences intrafamiliales: Riester dénonce la "mauvaise solution" des juridictions spécialisées

Le ministre de la Culture Franck Riester aux obsèques d'Anna Karina à Paris, le 21 décembre 2019 - Zakaria ABDELKAFI / AFP
Le ministre de la Culture Franck Riester aux obsèques d'Anna Karina à Paris, le 21 décembre 2019 - Zakaria ABDELKAFI / AFP

"Ce n'est pas un cadeau fait à cette belle cause": Franck Riester a dénoncé vendredi le vote la veille, contre l'avis du gouvernement, d'une proposition de loi LR créant une juridiction spécialisée dans les violences intrafamiliales.

"On voit bien que c'était la volonté d'Aurélien Pradié d'avoir une victoire dans le cadre de la campagne à la présidence de LR, au détriment du fond et au détriment de la cause des violences intrafamiliales", a déploré le ministre des Relations avec le Parlement sur Sud-Radio, à propos de l'un des trois candidats à la présidence du parti Les Républicains dont le premier tour de l'élection est prévu ce week-end.

L'Assemblée nationale a adopté par 41 voix contre 40 jeudi soir une proposition de loi déposée par le jeune député LR dans le cadre de la niche parlementaire de son groupe créant une juridiction spécialisée dans les violences intrafamiliales, sur le modèle de l'Espagne.

"On demande beaucoup en termes de présence aux députés"

"C'est un vrai problème et c'est une mauvaise solution parce que ça éloignerait les juridictions, c'est-à-dire les magistrats et la justice, des victimes", a argumenté M. Riester, défendant la position d'Emmanuel Macron de privilégier des magistrats spécialisés au sein des juridictions existantes. Mais, a-t-il rappelé, le gouvernement dispose d'une majorité relative:

"quand l'opposition se rassemble, eh ben on est battus".

Au delà, il a expliqué que si les rangs de la majorité présidentielle étaient clairsemés au moment du vote de ce texte, c'est qu'il n'était pas possible de demander "aux députés, fussent-ils de la majorité, d'être à 100% présents en permanence dans l'hémicycle".

"Il faut travailler sur les moyens donnés aux députés pour travailler plus facilement", a estimé M. Riester, jugeant qu'"on demande beaucoup en termes de présence aux députés (...), en séance, et aussi en commission". "Et les Français veulent les voir aussi sur le terrain pour rester en contact", a-t-il observé. Adopté en première lecture, la proposition va maintenant être transmise au Sénat, à majorité de droite.

Article original publié sur BFMTV.com