Les violences sexuelles sont-elles vraiment un phénomène de société actuel ? Entretien avec Philippe Brenot

Depuis que la parole se libère, les victimes de viol, d’inceste, sortent du grand silence et les affaires se multiplient. Ces faits ont-ils réellement augmenté au regard des siècles précédents ? Le point de vue de Philippe Brenot*, psychiatre, anthropologue et thérapeute de couple.

Le spécialiste est formel : les violences ont surtout régressé en Occident, même si ce n’est pas toujours bien accepté ni compris quand on l’assène tel quel, car l’actualité parfois est autre : « Pourtant, en un siècle, la violence sous toutes ses formes a considérablement baissé, notamment en matière de sexualité, et ce, particulièrement depuis les cinquante dernières années. La société a heureusement beaucoup évolué. On est aujourd’hui dans une période à valeurs hautement féminines qui contraste avec l’époque antérieure sous domination masculine. »

Un vrai changement dans les années 70

Les femmes ont désormais une existence sociale qui découle de la révolution sexuelle des années 70, le droit à l’IVG et l’arrivée de la pilule. « Elles peuvent enfin exister, alors qu’auparavant elles étaient immobilisées par l’enfantement et l’éducation de leur progéniture. Leur corps était souvent un lieu de passage pour les hommes dans un but de procréation et de plaisir où la jouissance féminine n’avait pas sa place. Au sein des couples, on parlait de devoir conjugal, pas de viol conjugal. Rappelons que le mariage d’amour a moins d’un siècle et qu’au Moyen Age un homme sur deux – nos ancêtres – avait participé à un viol collectif », argumente Philippe Brenot.

Naître en 1900, voire bien avant, c’était compliqué pour les femmes et leurs enfants. Aucun des deux n’était vraiment...

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