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Nous vivons peut-être la 7ème extinction de masse, et non la 6ème

Des chercheurs ont identifié une crise biologique datée d’environ 550 millions d’années. Avec une perte de 80% de la biodiversité, elle pourrait être la première extinction de masse de l'histoire.

La faune de l'Édiacarien est le plus ancien assemblage d’organismes fossiles complexes connu à ce jour. Animaux en forme de disque, frondes, possibles arthropodes ou cnidaires, ces fossiles sont connus de 575 millions d’années (Ma) à 539 Ma, après deux milliards d’années d’évolution des eucaryotes. Sous le terme de "faune de l'Édiacarien" se cachent en fait trois assemblages distincts : Avalon (575–560 Ma), la Mer Blanche (560–550 Ma), et Nama (550–539 Ma). L’étude de leur diversité a montré qu’une possible extinction a eu lieu entre ceux de la Mer Blanche et de Nama, vers 550 Ma. Mais plusieurs biais ne permettaient pas d’en être certain. Une équipe de chercheurs des universités de Virginie et Californie (États-Unis) s’est penchée sur ces biais en publiant une nouvelle étude le 7 novembre 2022 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. Ils en concluent qu’il y a bien eu une crise biologique il y a 550 Ma.

"Nous voulions connaître l'importance de la crise et essayer de déterminer ce qui l'a causée"

Par le passé, des travaux avaient déjà mis en évidence une baisse de la biodiversité au cours de l’Édiacarien. Cette fois, "nous avons réalisé cette étude parce que nous voulions connaître l'importance de la crise et essayer de déterminer ce qui l'a causée", explique à Sciences et Avenir Scott Evans, paléontologue et auteur principal de l’étude. Il y a néanmoins un problème : les organismes de la faune de l'Édiacarien ont un corps mou, plus difficile à préserver dans le registre fossile. Cela suggère donc qu’il faut des conditions particulières pour leur fossilisation. "Les conditions exceptionnelles requises pour conserver la faune de l'Édiacarien ont laissé des incertitudes quant aux potentiels biais de préservation", soulignent les auteurs dans l’étude. Il était donc important pour ces derniers de vérifier plusieurs points pour prendre connaissance du possible impact de ces biais sur le registre fossile.

Fossile d\'un Dickinsonia de l\'Ediacarien Crédit : ILYA BOBROVSKIY / AUSTRALIAN NATI / AUSTRALIAN NATIONAL UNIVERSITY / AFP
Fossile d\'un Dickinsonia de l\'Ediacarien Crédit : ILYA BOBROVSKIY / AUSTRALIAN NATI / AUSTRALIAN NATIONAL UNIVERSITY / AFP

Photo d'un fossile de Dickinsonia, un anim[...]

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