Zemmour tiendra un meeting le même jour que Le Pen, les deux camps se renvoient la balle

Le candidat d'extrême droite a annoncé organiser un meeting le 5 février, le même jour que la convention présidentielle de sa rivale. Les deux équipes, contactées par BFMTV, n'ont depuis pas de mots assez durs pour se critiquer.

"Provocation", "minable et grotesque"... Le QG de Marine Le Pen a vu rouge à l'annonce de la date du meeting d'Éric Zemmour, le 5 février, soit le même jour que la convention présidentielle de la candidate du Rassemblement national.

"Son obsession à nous imiter démontre une chose: il est obsédé par la candidature de Marine Le Pen, et roule donc pour Valérie Pécresse et le système puisque avec ce type de mesquinerie il dévoile sa volonté d’affaiblir le camp national. C’est peut être parce qu’aujourd’hui il est a 11% qu’il cherche à copier Marine Le Pen?" tacle un proche de la candidate du RN auprès de BFMTV.

A leurs yeux, c'est une provocation de plus pour l'ex-polémiste, qui est désormais systématiquement derrière Marine Le Pen, mais aussi Valérie Pécresse, dans les sondages. Pour le rendez-vous du 5 février, l'ancien journaliste vise les 6000-7000 participants pour rivaliser dans cette primaire sauvage. La cheffe de file du Rassemblement national, elle, prévoit 3000 personnes à Reims dans une salle pouvant en accueillir le double.

"Zéro idée, zéro originalité, et zéro travail... Z finira avec zéro succès", insiste auprès de BFMTV l'entourage de Marine Le Pen, pour qui il ne peut pas s'agir d'un simple hasard.

Éric Zemmour est déjà allé aux Sables-d'Olonne le week-end dernier, alors que sa rivale avait prévu de s'y rendre, contraignant la candidate à changer ses plans au dernier moment. Elle déplorait alors de la "mesquinerie de campagne qui relève d'une certaine forme d’état d’esprit".

"Ça ressemblait à une course-poursuite"

Du côté de Reconquête!, ainsi qu'est nommé le parti lancé par le polémiste, c'est la théorie du juste retour de bâton qui domine.

"Quand Marine Le Pen est allée chez Orban après nous, ou à Alençon après Drancy nous n’avons rien dit. Pourtant ça ressemblait à une course-poursuite", a pointé Stanislas Rigault, le président de "Génération Z", à notre antenne.

Jean Messiha, nouveau porte-parole de la campagne d'Éric Zemmour, a dénoncé pour sa part la stratégie de normalisation empruntée par la fille de Jean-Marie Le Pen et ses fidèles. "Marine le Pen a totalement réorienté sa campagne dès l’entrée dans la course d'Éric Zemmour. Jusqu’alors c’était la stratégie de chiraquisation qui n’est autre qu’un renoncement à tous les marqueurs politique du RN. Elle a dit 'oui' à l’UE, 'oui' à Schengen, 'oui' à la CEDH. Si Zemmour n’était pas arrivé, elle serait en train dire que l’immigration est une chance pour la France."

"Y'a pas de flonflons chez Éric Zemmour"

L'affrontement à distance se joue aussi sur le format. Celle qui briguera pour la troisième fois l'Élysée a choisi d'assumer le fait de ne pas organiser de meeting:

"Le temps des réunions publiques reviendra", nous a-t-elle indiqué. "Nous on fait le choix du terrain. Et je dois dire que ça me convient bien plutôt que les grands meetings flonflons alors que les Français attendent du fond."

Olivier Ubéda, le directeur national des événements d'Éric Zemmour, n'a pas manqué de lui répondre. "Y'a pas de flonflons chez Éric Zemmour. Y'a de la force. Ailleurs, c'est plutôt vide et fade", a-t-il jugé. Avant d'ajouter: "Personne n'est propriétaire des électeurs." Pour le moment, l'équipe de l'ex-éditorialiste refuse de donner le lieu et la ville. Une salle doit être visitée ce mardi.

Article original publié sur BFMTV.com

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