Zoom sur Versailles et ses fontaines
Durant le règne de Louis XIV, le parc du château de Versailles compte jusqu’à 1.600 jets d’eau ; 670 subsistent aujourd’hui. Le bassin du char d’Apollon, l’une des premières fontaines créées pour le roi, représente la course du Soleil autour de la Terre sous les traits du dieu Apollon, divinité de la lumière, des poètes et des musiciens dont le monarque a fait son emblème. A Versailles, le souverain a réussi à dompter la nature, et pourtant ses chères fontaines lui ont donné du fil à retordre : le terrain marécageux du parc manque paradoxalement d’eau. Pour permettre la création de jeux toujours plus nombreux et complexes, il met à contribution les plus grands savants et académiciens de son temps, comme le mathématicien Gabriel Philippe de La Hire, ce qui engendre la plus importante évolution des techniques hydrauliques depuis l’époque romaine. Un ensemble de pompes, d’aqueducs, de réservoirs et d’étangs artificiels est créé, modifiant le paysage alentour, pour un résultat qui ne satisfait pourtant pas totalement le roi. Lors des premières Grandes Eaux du 27 avril 1666, on ne peut pas ouvrir simultanément l’ensemble des fontaines et bassins. Les jets se déclenchent au passage du monarque, dont on signale l’arrivée aux fontainiers par un coup de sifflet.
Avec ses 99 jets, le bassin de Neptune constitue le plus extraordinaire ensemble hydraulique de Versailles. Il faut douze personnes pour le mettre en route. Pour veiller sur les 35 kilomètres de canalisations de plomb et de fonte (...)