À Château-Thierry, Mondelez annonce la fermeture de son usine de biscuits et provoque un tollé

Une photo d’illustration d’une usine française Lu, du groupe Mondelez.
AKSARAN / Gamma-Rapho via Getty Images Une photo d’illustration d’une usine française Lu, du groupe Mondelez.

FRANCE - Pas question de finir en miettes. Malgré un bénéfice net de 5 milliards de dollars sur l’année 2023, le géant agroalimentaire Mondelez a annoncé le 31 janvier la fermeture de son usine Lu à Château-Thierry, dans l’Aisne. Ce jeudi 8 février, les syndicats du groupe ont promis de « se battre » contre ce projet, qu’ils jugent « inacceptable » vu la situation économique du groupe, également producteur des biscuits Oreo et chocolats Milka et Toblerone.

« Cette décision inique et révoltante va entraîner la suppression d’une centaine d’emplois directs et indirects », dénoncent les organisations syndicales. Mondelez déclare vouloir ferme le site de Château-Thierry, spécialisé dans les biscuits fourrés et chocolatés dont ceux de la marque Pépito, car la modernisation de l’usine nécessiterait selon lui « des investissements substantiels ». « Les volumes actuellement produits par le site et ses faibles perspectives de productivité ne lui permettent pas d’être compétitif », précise-t-il.

Suppression de postes et transfert à l’étranger

« Mondelez contribue à détruire le tissu industriel français en fermant une usine centenaire et en délocalisant une partie supplémentaire de la production de ses produits », pointent les syndicats. Selon leur communiqué, le projet prévoit le transfert d’environ 50 % de la production de l’usine de Château-Thierry vers la République tchèque.

De son côté, le groupe américain indique que le projet de fermeture du site prévoit « la suppression de l’ensemble des 61 postes permanents à Château-Thierry et la création de 27 postes à La Haye-Fouassière » une usine de Loire-Atlantique où serait transférée une partie de la production, ainsi que la fabrication des biscuits Figolu actuellement basée au Royaume-Uni. Le tout doit se faire progressivement assure Mondelez, soit d’ici « mi 2026 ».

Le Maire assure veiller « au reclassement de chaque salarié »

Interrogé ce mercredi à l’Assemblée nationale par le député RN de l’Aisne Jocelyn Dessigny, dont la circonscription englobe Château-Thierry, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a promis de veiller « au reclassement de chacun des salariés ». « Pour moi, l’essentiel aujourd’hui, c’est qu’il y ait une reprise industrielle sur ce site industriel, et que le site industriel ne ferme pas », a-t-il ajouté, comme vous pouvez l’entendre dans l’extrait vidéo ci-dessous.

Le groupe Mondelez a annoncé fin janvier une croissance de 14,4 % de ses ventes sur 2023, lui permettant de dégager un bénéfice net de 4,959 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros). Il a été régulièrement critiqué durant l’année en Europe, pointé notamment du doigt en Scandinavie, où il a fait l’objet d’un appel au boycott en juin dernier à cause de sa présence en Russie. Il a aussi été accusé plus récemment en France d’avoir pratiqué des augmentations de prix considérées comme injustifiées, dans un contexte de forte inflation des produits alimentaires.

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