À Paris, le New York Times recommande un endroit très surprenant pour mieux comprendre « l’âme française »
TOURISME - La culture française se trouve-t-elle dans les restaurants de la capitale ? Dans ses musées ? Sur les podiums de la fashion week ? Le New York Times suggère un endroit bien plus insolite pour vraiment découvrir l’esprit français. Dans un article publié le 3 septembre, le journal américain recommande aux touristes de passer du temps dans les piscines municipales de Paris. Oui, oui. La bonne vieille piscine de quartier serait le meilleur lieu pour comprendre « l’âme française ».
Catherine Porter, journaliste à l’origine de l’article, a ainsi testé plusieurs piscines parisiennes, comme celle des Amiraux dans le 18e arrondissement de Paris. Elle souligne d’abord la beauté de nombreuses piscines municipales de la capitale, qui sont des destinations dignes d’intérêt pour les touristes, ne serait-ce qu’en matière d’Histoire et d’architecture.
Mais pour elle, ce tour des piscines a surtout été l’occasion d’observer des comportements bien français. « Après un an à nager à Paris, ce sont les petits éclairages culturels que j’ai récoltés qui sont les plus précieux : les perspectives intimes de l’âme et du mode de vie français qui s’affichent presque nues dans les couloirs de nage, dans les vestiaires et dans les douches qui sont - de manière un peu alarmante - presque toutes mixtes », raconte Catherine Porter.
La mixité est justement l’une des « nombreuses énigmes culturelles » soulignées par la journaliste qui s’étonne du manque de formalité dans les douches des piscines parisiennes. Un comportement qui dénote, selon elle, avec « les règles de la mode et l’étiquette rigide des rues de la ville ». « Nous sommes un mélange de contradictions », lui explique Colombe Schneck, journaliste et autrice du livre Paris à la nage, qu’elle interroge à ce sujet.
Dans les couloirs de nage, un désordre à la française
Autre étrangeté observée par la journaliste américaine dans les piscines municipales : une absence totale de règles dans les couloirs de nage, qu’elle attribue à une conception de la liberté bien française. « Les Français apportent leur dévouement à la liberté avec eux dans l’eau. Vous pouvez avoir dépassé un nageur trois fois déjà, il n’attendra pas au mur pour vous laisser passer la fois suivante. Au lieu de cela, il s’élancera juste devant vous », raconte Catherine Porter.
C’en est presque un comble pour un pays « connu pour sa bureaucratie et ses règles », s’étonne l’Américaine.
Elle détaille aussi plusieurs profils de nageurs : les athlètes, les nageurs compétents mais lents, et ceux qu’elle appelle les « sensuels ». C’est cette dernière catégorie qui fascine le plus la journaliste. Selon elle, ces nageurs sont surtout là pour communier avec l’eau et s’évader dans un univers de rêveries. « Vous pouvez les voir faire quelques brasses, puis plonger au fond de la piscine », s’amuse-t-elle. Une attitude qu’elle attribue à l’Histoire des piscines parisiennes, qui sont nées comme des clubs de détente et non comme des lieux d’activité sportive.
Une approche bien française que l’Américaine a faite sienne. « S’il faut choisir entre la beauté et le sport, je prends la beauté. Dans ce sens, je deviens une Parisienne », conclut ainsi Catherine Porter.
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