« À perte de vue » : notre coup de foudre du FIFAV 2024

Carla, 19 ans, cavalière, parle à l’oreille des chevaux. Pierre, son père, chef opérateur et réalisateur, est un professionnel de l’images. Il a travaillé notamment avec Sylvain Tesson. Ensemble, ils se lancent dans un voyage, à cheval, à travers les steppes Kirghizes à plus de 4000 mètres d’altitude. Jusque-là, rien d’extraordinaire ou presque. Seulement voilà : à cause d’une malformation du nerf optique, Carla est malvoyante qui se déplace à l’aide d’une canne ou de sa chienne, Liska. Accomplir ce périple est une perspective de liberté mais également une revanche sur l’impossible. Habituée à capter l’indicible dans le flot d’informations que lui apportent les bruits, les odeurs… Carla se crée sa propre carte mentale, parfois « colorée » par ceux qui lui décrivent ce qu’elle ne voit pas. Les scènes où le père détaille les paysages à sa fille sont d’une beauté intense. Quant à la séquence où Carla galope sur les steppes à perte de vue, elle est tout simplement sublime.

À lire aussi Découvrez le palmarès officiel du FIFAV 2024

« Quand je suis au galop, je me sens cheval », dit-elle pour décrire sa connexion à l’animal. Pierre filme sa fille sur un fil entre mise à nue et pudeur. Ne pas cacher le handicap mais surtout ne pas le réduire à ce qu’il n’autorise pas mais plutôt à ce qu’il déploie. Carla a grandi dans « un monde semi réel et semi rêvé » comme elle dit. « Si tu ne rêves pas, c’est que tu n’es pas touché par ce que tu vis », affirme-t-elle. Cette jeune f...


Lire la suite sur ParisMatch