L'addiction sexuelle, ce tabou...
Le terme d’addiction est entré dans le langage courant. On l’évoque tant pour l’alcool, la cigarette, le jeu ou encore la drogue. Quant à l’addiction sexuelle, le sujet est moins tabou mais, il n’est, pour autant, pas si simple de l’évoquer à ses proches et encore moins à son ou sa partenaire.
L’addiction sexuelle peut concerner la masturbation, la multitude de partenaires, la prostitution ou encore la pornographie.
Une souffrance chez la personne
En France, comme dans de nombreux pays, il y a de plus en plus de thérapeutes spécialisés dans les problèmes d’addiction sexuelle. La définition reste encore assez floue. Après tout, on peut avoir une sexualité très riche, très active sans pour autant tomber dans l’addiction.
L’addiction se définit d’abord par une souffrance chez la personne. On n’est pas heureux de changer de partenaires tous les jours, on n’est pas heureux, ni fier d’ailleurs, d’avoir besoin d’aller voir une prostituée pour avoir des rapports sexuels tous les trois jours. On n’est pas heureux de regarder deux heures tous les soirs des images pornographiques sur le web… Bref, le comportement est impulsif, le plaisir est de moins en moins fort. La jouissance à peine obtenue qu’on cherche à nouveau cette récompense assez peu satisfaisante.
L’addiction sexuelle est un handicap pour une vie de couple. Le ou la partenaire se détourne des rapports sexuels pour s’adonner à des pratiques sexuelles addictives et surtout solitaires.
Tant qu’il n’y a pas une réelle prise de conscience, le sujet reste dans le déni. Mais une fois l’addiction reconnue, il faudra sans doute avoir recours à une aide pour s’en sortir. En général, l’addiction sexuelle est accompagnée d’autres addictions, souvent antérieures. L’individu se sentait seul, il y avait souffrance, fragilité, incapacité à faire face aux aléas de la vie et la drogue, le sexe permet un échappatoire un court moment. Cela commence au sortir de l’adolescence ou après un événement douloureux. Puis tout doucement, l’addiction s’installe…
En ce qui concerne le sexe, c’est toujours mieux quand il y a une communication dans le couple. Pas de jugements mais de la compréhension. Quand les deux partenaires se retrouvent, une confiance s’installe. En revanche si l’autre juge, condamne ou méprise l’addict, il y a peu de chances que le couple retrouve une sexualité satisfaisante.
Brigitte Lahaie
Pour en savoir plus :
– Le film SHAME de Steve Mac QUEEN
– 25 idées reçues sur les addictions de Laurent KARILA
– Poudre aux yeux : sexe et drogues et show business de Renaud HANTSON un livre témoignage