15 géants de l'agroalimentaire lourdement sanctionnés pour avoir caché la présence d'un perturbateur endocrinien dans leurs conserves

Le 11 janvier 2024, l'Autorité de la concurrence a sanctionné 15 acteurs de l'agroalimentaire à 19,5 millions d'euros d'amende. La raison ? Ceux-ci se seraient mis d'accord entre 2010 et 2015 pour ne pas communiquer "sur la présence ou pas" de bisphénol A dans les conserves et canettes de leurs marques, révèle l'AFP le jour même. Ce perturbateur endocrinien a été évalué pendant trois ans par l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation et de l'environnement). Au terme de cette étude approfondie, l'organisme a alerté en 2013 sur les risques potentiels pour les enfants à naître lorsque les mères ont été exposées à ce composant durant leur grossesse. Il est également soupçonné de favoriser l'apparition de cancers du sein et d'accroître les risques d'infertilité, indiquait l'agence en 2017. Et "l'alimentation contribue à plus de 80% de l'exposition de la population" à cette substance chimique, souligne l'organisme de sécurité sanitaire.

Entre-temps, le bisphénol A a été interdit totalement des contenants alimentaires (biberons, conserves, bouteilles...) en 2015. Mais déjà en 2011, on soupçonnait le risque que ce dernier pouvait avoir sur la santé, et l'Anses avait recommandé de réduire l'exposition de la population au perturbateur endocrinien. Les trois organismes professionnels sanctionnés par l'Autorité de la concurrence, la Fiac, Adepale et Ania, ainsi que le syndicat des fabricants de boîtes sont à ce titre accusés d'avoir "mis en œuvre une stratégie collective (...)

(...) Cliquez ici pour voir la suite