Adultère : pourquoi l’infidélité nous scandalise-t-elle toujours autant ?

37% des Françaises, et 49% des Français : c’est la proportion de femmes et d’hommes ayant déjà été infidèles sexuellement, selon une étude menée par l’Ifop en 2019*. Pourtant, l’infidélité fait l’objet d’une certaine stigmatisation sociale, particulièrement quand elle est féminine. « Il faut sans doute y voir les effets d’un conditionnement de genre qui tend à rendre illégitime la sexualité féminine lorsqu’elle ne s’inscrit pas dans un cadre conjugal ou affectif stable », explique l’Ifop dans le compte rendu de son enquête. Décrit comme un pêché par les religions, et considéré comme une faute civile par la loi, l’adultère reste synonyme de transgression grave pour beaucoup.

« C’est comme si l’on brisait le contrat d’une confiance pré-établie. J’observe d’ailleurs que de plus en plus de personnes consultent pour une infidélité autre qu'une incartade charnelle. Cela peut être chatter virtuellement, ou avoir bu un café avec quelqu’un. Il y a une volonté d’exclusivité forte, avec l’idée de l’infidélité émotionnelle, au-delà de l’infidélité physique », constate Florence Peltier, conseillère conjugale et auteure du livre « Est-ce que regarder c’est tromper ? ».

Lorsque l'on parle de tromperie, il y a toujours, de prime abord, une victime dévastée et un coupable sans scrupule. La diabolisation de l'adultère tient peut-être au fait que notre société le perçoit comme fondamentalement manichéenne. « Quand j’ai découvert que mon mari avait été infidèle, je n’osais pas en parler, j’avais (...)

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