Aisne : ce qu’on sait de l’incendie qui a coûté la vie à 8 membres d’une même famille

A gendarmerie vehicle is parked in front of the house after a fire broke out in the house of a blended family of nine members in Charly-sur-Marne, northern France on February 6, 2023. - A mother and her seven children aged two to 14 died after a fire broke out while they slept in their house, police and firefighters said. The blaze broke out shortly after midnight in the family home in the town of Charly-sur-Marne, some 80 kilometres (50 miles) east of Paris. The woman's husband, father to three of the children, was seriously burned and transferred to a hospital, they said. (Photo by François NASCIMBENI / AFP)

FAITS DIVERS - Nuit d’horreur dans l’Aisne. Un incendie, a priori d’origine accidentelle, a détruit une famille, tuant sept enfants de deux à 14 ans et leur mère, dans la nuit de dimanche à lundi dans une maison du village champenois de Charly-sur-Marne. Seul le père a survécu.

Ce drame est le plus meurtrier impliquant des enfants depuis un incendie en 2013 à Saint-Quentin dans le même département, qui avait fait cinq victimes de deux à neuf ans.

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Les enfants décédés ce lundi 6 février, cinq filles et deux garçons, et leur mère sont morts asphyxiés. « Les corps n’étaient pas calcinés », a déclaré à l’AFP le procureur de Soissons, Julien Morino-Ros. « C’est a priori un sèche-linge qui a pris feu au rez-de-chaussée », a-t-il précisé.

Quatre des enfants étaient issus d’une première union de la mère, a précisé la gendarmerie.

Le père de cette famille recomposée, âgé de 40 ans, est gravement brûlé. Il a été extrait de l’habitation, située dans la commune viticole de 2 600 habitants, puis hospitalisé. Ses jours ne sont pas en danger, selon le procureur.

Il a été sauvé par un voisin, sapeur-pompier, avant l’arrivée de ses collègues, selon la préfecture de l’Aisne et le parquet.

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À la mi-journée, des habitants étaient rassemblés, les larmes aux yeux, devant la maison, façade noircie et volets calcinées, dans une rue étroite du centre de la bourgade, a constaté un journaliste de l’AFP.

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Un piège qui s’est refermé sur les victimes

« J’ai vu surtout de la fumée, beaucoup de fumée », a témoigné pour l’AFP une voisine, Evelyne Renaud. « Pauvres gamins ! »

Revenant de l’école toute proche, deux mères sont en larmes. L’une affirme que son fils était dans la classe de CM2 d’une des petites victimes et que le directeur « avait les larmes aux yeux ».

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« Je suis complètement retournée », témoigne Nadine (elle ne veut pas donner son nom), une grand-mère qui côtoyait la mère décédée à la sortie de l’école. « J’aimais beaucoup cette famille. »

Selon le récit du procureur à l’AFP, le père a tenté d’intervenir au rez-de-chaussée, où se trouvait le sèche-linge, demandant à sa famille de se mettre à l’abri au deuxième étage, un comble aménagé.

Un piège qui s’est finalement refermé sur les victimes : tandis que la fumée noire envahissait l’escalier, les pompiers peinaient à intervenir du fait de la configuration des lieux.

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Les volets électriques de l’habitation étaient aussi bloqués, le courant étant coupé, a relevé le procureur.

Appelés à 0h49, selon la préfecture, les pompiers ont déployé d’importants moyens, avec 80 soldats du feu et deux grandes échelles, parvenant à éteindre l’incendie en début de matinée. Deux tracteurs ont été mobilisés pour évacuer les déblais.

La famille était installée depuis quatre ans

« On était sur place dans la même rue, toute la nuit on a vu l’horreur », a témoigné Sylvie Corré, l’épouse du propriétaire de la maison, jointe au téléphone par l’AFP.

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Les Corré employaient le père - « un excellent employé »- dans leur petite exploitation viticole de champagne. La mère, la quarantaine, s’occupait des enfants. La famille, originaire du Nord, s’était installée il y a quatre ans, a détaillé Sylvie Corré.

« La maison était tout à fait aux normes. Forcément, il va y avoir une expertise. On se prépare à tout », a ajouté Sylvie Corré.

« À ce stade, il n’y a pas d’éléments reliant l’incendie à un problème d’insalubrité » du domicile, « un bâti un peu ancien », selon le procureur.

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« Des cellules d’écoute ont été mises en place pour accueillir la parole des enfants et des professeurs » dans les écoles maternelle, élémentaire et le collège où étaient scolarisées les victimes, a indiqué sur place Catherine Albaric-Delpech, directrice académique. « C’est peu de chose par rapport au drame. »

L’incendie a endommagé une habitation voisine, nécessitant le relogement de deux personnes.

Le drame a lieu le jour-même où débute le procès aux assises de l’incendiaire présumée d’un immeuble de la rue Erlanger, à Paris, qui avait fait dix morts et 47 blessés en 2019.

Le dernier drame similaire remonte à la nuit du 15 au 16 décembre, avec la mort de dix personnes dont quatre enfants dans un incendie à Vaulx-en-Velin, près de Lyon.

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