« Aller au travail avec la boule au ventre, c’est déjà un problème », Elise Fabing, avocate

Que se joue-t-il dans le cabinet d’une avocate spécialiste en droit du travail ? Dans son deuxième ouvrage « Ça commence avec la boule au ventre »*, Elise Fabing nous plonge dans son quotidien, et dans celui de ses clientes, qui sont toutes en souffrance au travail. Interview.

ELLE. Vous sortez de la confidentialité de votre cabinet pour lever le tabou de la souffrance des femmes au travail…
Elise Fabing. Discriminations, harcèlement moral et sexuel… Avec ce livre, je voulais montrer ce qu’il se passe encore aujourd’hui pour les femmes en entreprise. Rendre justice à toutes celles qui souffrent, du fait d’être des femmes. Et leur rappeler que ce sont elles les victimes. C’est un problème systémique.

ELLE. Tous les types d’emplois sont-ils concernés ?
E.F. Oui et cela peut survenir à n’importe quel moment de la vie d’une femme. Je reçois aussi bien des femmes précaires qui enchaînent les CDD que des membres de Comex, qui se retrouvent sur un siège éjectable. Souvent c’est la double peine, en plus d’être harcelées ou discriminées, elles se retrouvent à devoir quitter leur entreprise.

ELLE. Les femmes continuent de se sous-estimer…
E.F. Nous avons en nous des tonnes d’années de patriarcat ! Elles craignent toujours de passer pour des personnes vénales, intéressées. J’ai d’ailleurs eu des dossiers très violents contre des ONG, car au nom de la cause et du militantisme, certaines acceptent trop. Il faut sortir de cette mentalité sacrificielle, le féminisme commence par soi-même, nous ne pouvons pas accepter de nous faire maltraiter, peu importe le domaine. Certaines femmes ont sacrifié une partie de leur carrière pour leur conjoint, en travaillant pour eux sans salaire. Cela pose question !...

Lire la suite de l'article sur Elle.fr

A lire aussi