Allez, salut ! La solomoon ou comment partir en lune de miel tout.e seul.e

La honeymoon, c’est so 2018. Pour être in et coller parfaitement à notre merveilleuse époque, le voyage de noces se fait désormais en solo. Et ce, avant ou après le mariage c’est comme vous voulez. On précise quand même qu’il faut que vous ayez prévu de vous faire passer la bague au doigt sous peu, hein.

Il y a les EVG (Enterrement de Vie de Garçon, pour les deux du fond) pour les mecs, les EVJF (Enterrement de Vie de Jeune Fille) pour les meufs… Et après, forcément, on passe par la case mariage. Et qui dit mariage, dit forcément voyage de noces. Jusque-là tout le monde suit ?

On ne vous apprend rien, traditionnellement la lune de miel se faits à deux. Puisque justement, tout le principe c’est que les jeunes marié.e.s partent en escapade rien que tous les deux pour célébrer leur union. Ce séjour se fait donc juste après la cérémonie. Et généralement, la destination est choisie est super romantique (genre Venise ou une plage paradisiaque aux Maldives) et très Instagrammable. Sauf que ça, c’était avant. Avant que les bouquins de développement personnel soient de best-sellers, qu’on nous rabâche toute la journée qu’il faut vivre pour soi et qu’on fasse tous un burn-out ou une crise existentielle avant 30 ans. Parce que les pétales de roses sur le lit, les draps de bain en forme de cygne et le champagne dans la chambre d’hôtel, c’est vu et revu.

*Moi j’préfère rester toute seule*
S’envoler ensemble vers un petit coin de paradis, c’est has been. Si on a vu éclore de la babymoon – qui consiste à s’offrir une dernière virée en amoureux avant l’arrivée de bébé (et le début des problèmes) – une autre tendance a pointé le bout de son nez : partir en voyage de noces… sans son mari ou sa femme ! Ça s’appelle la solomoon ou la unimoon. On a vu le phénomène débarquer outre-Atlantique et il est en train de coloniser la planète entière. C’est un article du New York Times qui l’a mis en lumière à travers des témoignages de plusieurs couples qui avaient étaient partis en voyage de noces séparément.

Mais là où c’est encore plus nouveau, c’est que ce genre de trip un brin égocentrique peut se faire avant ou après le mariage. Le but étant de se recentrer sur soi, de prendre du recul sur la relation, et d’évacuer le stress des préparatifs et de la cérémonie pour ceux qui décident de partir seul à l’autre bout du monde après avoir dit “oui”. Ça se traduit par des photos – et surtout des selfies – postées fièrement sur Instagram avec le #solomoon en mode “Je n’ai besoin de personne” (en Harley Davidson).

On n’est jamais mieux servi que par soi-même ?
En y réfléchissant, ça a ces avantages. Pas de discussion qui durent des plombes sur le choix de la destination, pas de compromis sur le déroulé du séjour, personne pour vous dire de vous lever le matin pour visiter un musée – faire du paddle/du ski nautique/du yoga – visiter des temples en tuk tuk (rayez la mention inutile). Personne non plus pour se plaindre, vous dire qu’il veut absoooolument aller dans ce resto qui ne vous tente pas du tout, rechigner pour faire telle ou telle activité… Bref, du me myself and I loin de tous, et surtout loin de votre moitié. PEINARD.E

Plusieurs experts ont planché sur la question et arrivent à la conclusion que ces honymoons en solo sont un bon moyen d’exister par soi-même, de comprendre qu’avant d’être heureux en couple, il faut être heureux tout court. Et que par conséquent, le bonheur de ne dépend pas uniquement de bébé chat. D’un autre côté, certains affirment que passer à côté d’une lune de miel “classique”, c’est aussi rater une étape dans la construction de la relation en tant que mari et femme. Notamment pour renforcer le sentiment d’attachement entre les mariés et booster leur vie sexuelle. Je vous rappelle que vous êtes censé restés fidèle jusqu’à ce que la mort vous sépare.

En parallèle, des spécialistes expliquent que cela correspond parfaitement à notre époque, où nos emplois du temps de ministre et nos pauvres petits jours de congés durement gagnés nuisent souvent à une idylle. Et que l’indépendance et l’individualisme peuvent être une véritable force dans un couple. À condition que les deux parties y trouvent leur compte, évidemment. Sinon, pourquoi ne pas faire deux lunes de miel (une en solo et une avec son âme sœur) histoire de mettre tout le monde d’accord ?