Amélie Nothomb se confie sur son anorexie et sur le traumatisme à l’origine de sa maladie
Le 23 août, Amélie Nothomb a publié son dernier livre, baptisé « Psychopompe ». La romancière raconte, notamment, son amour des oiseaux, sa vocation d’écrivaine, mais aussi le traumatisme vécu alors qu’elle n’avait que 12 ans.
« Je n’avais pas vu les quatre hommes arriver »
Pour le magazine Elle, elle a accepté de revenir sur les violences sexuelles qu’elle a subies enfant. Elle était alors en pleine baignade, au Bangladesh : « Je n’avais pas vu les quatre hommes arriver, je ne comprenais même pas ce qu’il se passait, je sentais des mains innombrables qui m’attiraient sous l’eau et m’ont fait tout ce que l’on peut faire. J’ai vraiment cru que j’allais mourir mais ce qui l’emportait, c’était la terreur, il m’a fallu un siècle pour crier,ma mère est arrivée en courant, ce qui les a fait fuir », se remémore-t-elle.
L’écrivaine, aujourd’hui âgée de 57 ans, confie que sans sa maman, elle ne se serait peut-être jamais reconstruite. Pas tant parce que sa mère fut d’un incroyable soutien, mais tout simplement parce qu’elle prononça deux mots : « Pauvre petite », qui furent salvateur pour la jeune fille qu’elle était. « Ces deux mots attestaient de ce qui venait de m’arriver, sans eux je me serais accusée de ce qu’il venait de m’arriver, sans eux, je me serais accusée de l’avoir invité, et à cette chose déjà très culpabilisante...