Cette Américaine n'a peur de rien, et la science croit savoir pourquoi
Sans hésiter, «S.M.» pénètre dans chaque pièce et s'engage dans les couloirs les plus sombres. Nous sommes au Waverly Hills Sanatorium, un ancien hôpital de Louisville, dans le Kentucky, considéré comme l'un des lieux les plus «hantés» des États-Unis. Les amateurs du genre y décrivent des apparitions spectrales, des bruits inexpliqués et redoutent le cinquième étage de la bâtisse, connu sous le nom de «couloir de la mort», qui regorgerait d'énergies paranormales.
Si des chercheurs ont emmené S.M. au Waverly Hills Sanatorium, c'est qu'il a été diagnostiqué à cette femme née en 1965 une absence de peur. Pour faire naître ce sentiment d'angoisse chez la patiente, les scientifiques l'ont exposée à des araignées et des serpents vivants, à des films d'horreur et même à cette maison hantée. The Conversation revient sur l'expérience qui a permis de localiser la peur dans le cerveau humain.
Très tôt dans sa vie, S.M. a souffert de crises d'épilepsie aiguës. Si l'on a d'abord pensé qu'elle souffrait d'une tumeur cérébrale, l'équipe médicale a découvert que les crises étaient dues à une maladie rare: Urbach-Wiethe, qui induit, entre autres, la formation de dépôts de calcium dans l'amygdale (un noyau présent dans le cerveau).
L'examen neuropsychologique de S.M. n'a rien révélé d'anormal, ou presque. Car la patiente rencontrait un problème dans le traitement de l'information émotionnelle. Elle n'a ainsi montré aucune difficulté à juger les émotions exprimées par les visages de différentes personnes sur des photographies… À l'exception de la peur. Elle ne la reconnaissait pas sur la figure des autres.
Détecter le danger
Dans le cadre d'une étude publiée en 2010, des chercheurs ont tenté de susciter cette émotion chez S.M. D'abord, ils l'ont exposée à des serpents et des araignées (des stimuli qui créent généralement la peur chez les humains) dans une animalerie exotique. Dans un…
