Amnésie due aux traumatismes : quand les émotions effacent la mémoire

Comment un traumatisme psychique peut-il affecter nos souvenirs ? Avec quel impact sur notre cerveau ? L'éclairage de Francis Eustache*, neuropsychologue.

Mon père est brutalement décédé d'un accident de voiture lorsque j'avais 20 ans, raconte Sonia, 41 ans. Je n'étais plus une gamine, mais le choc fut tel que des pans entiers de mon enfance se sont effacés de ma mémoire… Et si je me rappelle avec une grande précision l'annonce de son décès et sa voiture broyée, dont la vision m'a longtemps hantée, je n'ai plus aucun souvenir du jour de son enterrement. » Un traumatisme peut-il entraîner une amnésie partielle ? Et comment l'expliquer ? Il faut d'abord comprendre que mémoire et émotions sont liées : « Lorsque l'on est confronté à une situation très neutre, banale, la mémoire est peu sollicitée, développe Francis Eustache.

En revanche, si l'on vit un événement riche en émotions, qu'elles soient positives ou non – on rencontre une personne que l'on aime beaucoup ou l'on apprend que l'on a échoué à un examen –, celui-ci aura tendance à être conservé dans notre mémoire avec moult détails. » En principe, plus les circonstances sont surprenantes, mieux on les garde en mémoire. Excepté lors d'un traumatisme…

Vous avez dit traumastisme ?

Il n'y a pas que des traumatismes psychiques qui peuvent induire une amnésie, cette perte partielle ou totale de mémoire, transitoire ou durable. Les traumatismes biologiques altèrent aussi nos capacités de mémorisation. Les traumatismes crâniens, par exemple, peuvent effacer tous les souvenirs, voire les connaissances, d'avant...

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