Anaïs Kerhoas, la pasionaria de la camomille

Son combat pour devenir agricultrice a fait l’objet d’un documentaire vu plus d’un million de fois sur le Web. Engagée dans un mode de vie 100 % écolo, la jeune paysanne herboriste publie un livre dans lequel elle raconte son parcours et son amour des plantes. Un phénomène !

« Si j’étais une plante, je serais l’aubépine. Très douce et… piquante ! » Anaïs Kerhoas annonce la couleur : elle a du caractère. Et il en faut pour devenir agricultrice aujourd’hui. Son combat, la Bretonne, productrice de plantes aromatiques et médicinales, le raconte dans un livre. Elle y crie sa colère contre la misogynie des profs, les obstacles administratifs, le mépris des agriculteurs conventionnels, les difficultés économiques. Elle y clame aussi son amour pour les plantes. « Camomille, ortie, verveine… Ce sont mes “collègues” de travail, sourit-elle. Elles sont parfois cool, parfois indisciplinées. Comme moi ! »

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Anaïs n’a pas la langue dans sa poche, ce qui explique sans doute le succès du documentaire qui lui a été consacré en 2014, regardé par plus d’un million d’internautes. Comme si son jusqu’au-boutisme et sa quête de sens avaient fait d’Anaïs une héroïne des temps nouveaux. « J’ai choisi ma vie. Elle est rude, mais je ne la subis pas. Ça a dû toucher les gens », avance notre tisanière. A ses débuts, elle perçoit le RSA et vit dans une caravane sans eau chaude. « Depuis, j’ai réussi à acheter mon terrain entre Saint-Malo et Le Mont-Saint-Michel, j’ai monté mon entreprise et mon site Internet. Je vends le fruit de mon travail et je gagne bien ma vie, jusqu’à 1 200 euros par mois. » Adepte de la sobriété heureuse, Anaïs se consacre corps et âme à ses précieuses plantes. Des semis à la mise en sachet, elle fait tout elle-même. Le résultat est à la hauteur : ses tisanes – biologiques – restituent si bien les arômes des plantes fraîches qu’elles ont séduit le grand chef Olivier Rœllinger, l’un de ses premiers clients.

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