Anne-Sophie Lapix : ces critiques sexistes qui l'ont profondément affectée
Ce lundi 14 mars 2022, Anne-Sophie Lapix est aux commandes du 20 Heures de France 2 pour une édition spéciale en direct de Lviv, en Ukraine. Une nouvelle mission pour la journaliste qui, depuis qu’elle officie sur le service public, a été la cible de nombreuses critiques sur fond d'un sexisme qui ne dit pas son nom.
Voilà de nombreuses années maintenant qu’Anne-Sophie Lapix est sur nos écrans de télévision. Si elle a longtemps fait face aux personnalités politiques, la journaliste de 49 ans a aussi connu le succès aux commandes de l’émission de France 5, "C à vous". En 2017, Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, a annoncé son arrivée aux commandes du JT de 20h de France 2, après le départ de David Pujadas. Un tout nouveau rôle d’envergure qui lui a malheureusement valu d’être, à de nombreuses reprises, la cible d’attaques vicieuses et sexistes. Si bien qu’elle a pris des dispositions.
Vidéo. La Minute d'Anne-Sophie Lapix
L’enfer de Twitter
À la fin de l’année 2020, Anne-Sophie Lapix a subitement supprimé son compte Twitter. "Au bout d’un moment, quand on est affecté, il vaut mieux se sortir de là" expliquait-elle sur les ondes de France Bleu dans l’émission de Bixente Lizarazu, "Planète Liza". Pour la journaliste, "il y a eu plusieurs bascules" qui l’ont peu à peu menée à ce choix : "Il y a eu une bascule ‘foot’ à une époque. Sur une petite blague qui est mal passée." Souvenez-vous, en juin 2018, à la veille du lancement de la Coupe du monde de football en Russie, Anne-Sophie Lapix avait ainsi lancé en direct dans son 20 heures : "La Coupe du monde débute demain, et on va pouvoir regarder des millionnaires courir après un ballon." Sacrilège pour les téléspectateurs, offensés par une telle boutade ! Aussitôt sur Twitter, bon nombre d’entre eux avaient opéré un lynchage 2.0 en bonne et due forme, vraisemblablement blessés en leur for intérieur par la sortie de la journaliste. Oui, Anne-Sophie Lapix avait reçu une vague de haine pour une formule sur les footballeurs. Et pourtant, comme elle, le regretté Jean-Pierre Pernaut a plus d’une fois été l’auteur de ce genre de phrases spontanées et piquantes dans son JT de 13h de TF1, sans recevoir le même déversement de colère sur Twitter pour autant. Vous voyez venir la différence de traitement ?
Malheureusement pour Anne-Sophie Lapix, les oiseaux agités du réseau social semblent l’avoir dans leur collimateur. Aussi, en mars 2020, lorsqu’il lui a fallu interviewer Edouard Philippe, alors Premier ministre, tous semblaient l’attendre au tournant. "C’était une interview que j’avais faite pendant le confinement, en duplex, ce que je déteste, confiait-elle sur France Bleu. Parce que tu ne peux pas relancer, sinon ça crée des incompréhensions, en plus je ne me voyais pas, je n’avais pas de retour. Quand tu es face à quelqu’un qui parle et qui commence à faire de longues phrases pour ne pas répondre totalement à la question, tu peux avoir un petit air, un petit sourire d’agacement… Enfin, moi je souris beaucoup. C’est apparemment un défaut dans ce genre de circonstances. Ça a été mal interprété et j’ai eu énormément de critiques." L’objet du courroux des internautes ? "On m’a accusée d’avoir un petit ‘sourire narquois’" explique Anne-Sophie Lapix, précisant : "Dans la vie je souris effectivement tout le temps." Un sourire à l’antenne se doit donc d’être justifié. Et ce n’est - hélas - pas fini.
Vidéo. Anne-Sophie Lapix piquante avec Jean Castex : cette petite phrase qui fait mouche
La décision radicale d’Anne-Sophie Lapix
Le 14 octobre 2020, Anne-Sophie Lapix rempile avec une autre interview politique, cette fois celle d’Emmanuel Macron. En pleine crise sanitaire, le président de la République annonce alors de nouvelles mesures face à la journaliste et Gilles Bouleau. "C’est drôle parce que du coup, pour l’interview d’Emmanuel Macron, je ne faisais tout pour ne pas sourire. J’ai essayé..." se souvenait Anne-Sophie Lapix au micro de Bixente Lizarazu sur France Bleu. Mais là encore, ça n’est pas assez pour certain.e.s : "Il y a évidemment des moments où je souris, et là ça y-est : connivence ! Mais j’essayais franchement d’avoir un air grave, sauf que je le jouais, en fait, cet air grave. On en est là quoi ! On se dit ‘Je n’ai pas la bonne tête’. Et de même que quand quelqu’un parle, j’acquiesce. Ça ne veut pas dire que je suis d’accord. J’acquiesce pour le faire avancer. Je change ma tête, je prends une tête douloureuse au lieu de prendre une tête souriante." En effet, dès la diffusion de son interview d’Emmanuel Macron, Anne-Sophie Lapix a une fois de plus été au centre des critiques sur Twitter, beaucoup lui reprochant son attitude face au président. Dans le même temps, le travail de son confrère de TF1, Gilles Bouleau, n’a absolument pas été remis en question.
Du sexisme à l’état pur. Celui qui présume que les femmes, quelque soit leur métier, doivent arborer une certaine attitude selon les circonstances. Qu’elles sourient ou qu’elles affichent un air grave, qu’elles fassent des blagues ou qu’elles lancent des piques, ça n’est jamais "assez bien". Et le cas d’Anne-Sophie Lapix en est la preuve la plus flagrante. Depuis, la journaliste a donc quitté Twitter. Quant à ceux qui l’attaquent sur son "sourire narquois", sa réponse est toute faite : "On peut avoir un sourire dans toutes les circonstances. Un sourire de gaieté, un sourire de compassion, un sourire d’écoute. Dans la vie, je souris plus que je ne fais la gueule, mais ça ne veut pas dire que je m’émerveille de tout ce qui est autour de moi." Et tant pis pour celles et ceux que ça dérange !
Vidéo. Anne-Sophie Lapix se lâche et se met à chanter en plein JT
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