Après un vol dans un camion de pompiers, Rayanne B. devant la justice pour avoir menacé Blanquer

Rayan_psn s'est filmé en octobre dernier dans un camion de pompiers en intervention. - DR
Rayan_psn s'est filmé en octobre dernier dans un camion de pompiers en intervention. - DR

Habitué des réseaux sociaux, Rayanne B. est aussi devenu en quelques mois un visage familier pour la justice. Ce jeune homme de 20 ans au casier judiciaire jusqu'alors vierge s'est fait connaître du grand public, mais surtout des services de police, après la diffusion de plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux, où il est suivi par plusieurs dizaines de milliers d'abonnés - sur Snapchat, Instagram, TikTok ou encore Telegram. Ce mardi, il comparaît devant le tribunal correctionnel d'Evry pour les propos tenus dans l'une d'entre elles.

À la fin du mois d'octobre dernier, tout juste sorti d'une garde à vue, Rayanne B., connu sous le pseudonyme Rayan_psn, est rattrapé par ses anciennes déclarations. Dans une vidéo antérieure exhumée par les policiers, il menace de mort Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Intérieur. "Là on arrive, vous allez voir, n***** ta mère à Blanquer et à l'Education nationale. Bande de fils de p**** j'ai raté le bac", lance le jeune homme face caméra. À ses côtés, l'un de ses amis brandit une arme à feu qu'il charge.

"Jeu d'acteur"

En réponse à ces propos diffusés il y a plusieurs semaines, le ministère de l'Éducation nationale a porté plainte contre Rayanne B. Ce qui a valu à ce dernier d'être placé en garde à vue au commissariat de Juvisy-sur-Orge en Essonne. Face aux policiers, le jeune homme, qui rêve à un avenir de rappeur, évoque un "jeu d'acteur" qui lui vaut de comparaître devant un tribunal ce mardi pour "menaces de mort sur personne dépositaire de l’autorité publique". Un délit passible de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.

Selon nos informations, alors que le jeune homme disait regretter ses propos, le parquet d'Evry avait engagé une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité - une procédure qui permet de juger rapidement l'auteur d'une infraction quand il reconnaît les faits reprochés. Lors de sa présentation devant un substitut du procureur, son avocat a toutefois demandé un délai de 10 jours pour préparer sa défense. Lors d'une nouvelle comparution, Rayanne B. s'est présenté sans avocat, la procédure ne pouvait plus lui être proposée, justifiant un renvoi devant le tribunal correctionnel.

Déjà poursuivi pour d'autres vidéos

Le jeune homme s'est fait connaître au début du mois d'octobre. Dans l'une de ses vidéos, il se filme dans un camion de pompiers, pendant une intervention à Ablon-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. On peut le voir couché sur un brancard. Au passage, il emporte avec lui une sacoche remplie de matériel.

La séquence est diffusée sur les réseaux sociaux, les pompiers portent plainte. Rayanne B., ancien surveillant dans un collège, est interpellé. En garde à vue, il reconnaît les faits et assure avoir voulu faire rire sa communauté. "Voilà j'ai fait une vidéo mise en scène avec les pompiers, aucun vol n'a été commis, les pompiers n'ont pas été dérangés durant leur intervention", se justifie le jeune homme dans une story, une fois sorti de garde à vue. Le matériel avait été immédiatement restitué.

Dans le même temps, une ancienne vidéo de Rayan_psn datant de juin 2021 est remontée à Pharos, la plateforme de signalement de contenus illicites du ministère de l'Intérieur. On le voit se filmer en menaçant les policiers et en scandant "Allahou Akbar" en mimant des tirs. Pour cette autre séquence, le jeune homme a dû répondre des faits de "menaces sur personnes dépositaires de l'autorité publique".

Son casier étant vierge, l'autorité judiciaire a décidé de le sanctionner, pour ces deux vidéos, par une composition pénale avec un stage de citoyenneté. Rayanne B. a finalement refusé cette sanction le 23 novembre dernier. Le parquet examine actuellement une alternative avec de nouvelles poursuites.

Des comptes toujours actifs

Côté réseaux sociaux, Rayanne B. continue d'officier. Certains de ses comptes ont été suspendus, mais le jeune en a créé de nouveaux sur lesquels il continue de publier des vidéos sur son quotidien, ses rivalités avec d'autres internautes ou ses vacances. Des contenus parfois sexistes ou misogynes.

Article original publié sur BFMTV.com