"Je suis celui qu'on aime détester" : quand Arthur répondait aux violentes critiques à son encontre

PARIS, FRANCE - MAY 30:  Gerard 2016 for the The most egocentric TV presenter Arthur aka Jacques Essebag attends  'Les Gerard De La Television 2016' : (The Worst TV presenters) Awards Ceremony At Theatre Daunou on May 30, 2016 in Paris, France.  (Photo by Foc Kan/WireImage)
"Je suis celui qu'on aime détester" : quand Arthur répondait aux violentes critiques à son encontre (Photo by Foc Kan/WireImage)

Ce vendredi 16 décembre 2022, Arthur célèbre le dixième anniversaire de son émission phare sur TF1, "Vendredi tout est permis". Une nouvelle consécration pour l’animateur et producteur, qui, s’il a connu de nombreux succès sur petit écran, a aussi souvent du composer avec de violentes critiques à son égard. Et avec le temps, il a appris à s’en protéger.

10 ans ! Ces dix dernières années, Arthur et sa bande ont réussi à imposer un format qui plait au public français. Dans "Vendredi tout est permis", les jeux aux concepts loufoques s’enchainent et mettent les célébrités invitées à rude épreuve, toujours dans une ambiance de fête. Au fil du temps, l’émission produite et présentée par Arthur s’est fait une place de choix dans le paysage audiovisuel tricolore, dépassant même les frontières de l’Hexagone et s’exportant dans onze pays, comme les Etats-Unis ou le Brésil. De quoi faire le bonheur d’Arthur qui a pourtant connu plusieurs passages à vide.

Vidéo. La Minute d'Arthur

Arthur, le mal aimé de la télévision française ?

Interrogé en 2013 dans les colonnes de Téléobs, l’animateur partageait sa joie de réaliser son "fantasme américain" en exportant "Vendredi tout est permis" au pays de l’Oncle Sam. Et pourtant, au départ, TF1 ne croyait pas vraiment au concept de l’émission. Et Arthur a du batailler pour imposer son idée : "Moi, j'ai toujours su que cela marcherait. Aujourd'hui, tout le monde fait des émissions où on élimine des gens, où on compte des points ; avec "Vendredi", j'ai voulu faire tout le contraire : de la feel good tv sans enjeu, de la rigolade pure avec des stars qui viennent pour s'amuser et non pour faire leur promo."

À l’époque de l’interview, en 2013, l’animateur et producteur n’avait pas hésité à réagir au manque de couverture médiatique autour du succès international de "Vendredi tout est permis", assurant être "habitué" à ce traitement de la part des médias français. "Aujourd'hui, il est plus compliqué pour moi de décrocher un rendez-vous à France 4 que de rencontrer le président de la branche Télé Monde de Warner à Los Angeles" estimait-il, amer. C’est, entre autres, ce sentiment de rejet dans son propre pays qui a motivé Arthur à se tourner vers le marché américain. "Aux Etats-Unis, il y a une vraie appétence pour mon travail. En France, en revanche, beaucoup attendent le jour où j'aurai un genou à terre. Je suis celui qu'on aime détester."

Arthur est-il vraiment le mal aimé de la télévision française ? S’il y est moins présent ces dernières années, il a longtemps été l’une des figures de proue de TF1, notamment avec son émission culte "Les enfants de la télé". Mais selon l’animateur, ça ne suffisait pas : "Cela fait vingt ans que je fais des primes sur la première chaîne française et il y a toujours un paradoxe entre d'un côté, l'amour du public, les audiences de mes émissions et, de l'autre, l'image que je véhicule. Pourtant, vous ne m'avez jamais entendu faire de déclarations tapageuses ni vu avec ma famille dans les avant-premières mondaines : je suis un mec plutôt discret. J'ai l'impression qu'on me fait payer l'arrogance du succès."

Des émissions critiquées

Pour autant, Arthur jette un regard lucide sur cette image peu reluisante qui lui colle à la peau. Dans les colonnes de Téléobs, il en avançait même les probables raisons : "À l'époque d'Endemol, je me suis retrouvé à présenter des trucs que je ne referais plus aujourd'hui ou pas de la même manière comme "Nice People" par exemple. Flavie Flament devait la présenter seule. Et puis quinze jours avant l'antenne, TF1 a voulu qu'on le fasse en duo. Etant producteur du programme, je n'ai pas pu dire non. Ce fut une punition pour moi." C’est cette émission de télé-réalité qui a provoqué une vraie prise de conscience pour Arthur : "Je ne suis pas un producteur qui doit accepter tout et n'importe quoi pour faire tourner sa boîte."

Depuis, Arthur a appris à prendre du recul. Surtout au sujet des critiques à son encontre. En 2017, il expliquait à TV Mag être "en cure de désintoxication des réseaux sociaux" : "Depuis six mois, je n’écoute plus, je ne regarde plus et je ne veux même pas savoir ce qu’on raconte sur moi. Après vingt-cinq ans de prime time, on relativise facilement, d’autant qu’une génération de téléspectateurs a grandi avec moi et que ses enfants grandissent aujourd’hui avec Vendredi tout est permis. Demain, je peux tout arrêter sans que ça change quoi que ce soit à ma vie. Je comprends que ça en énerve certains."

Vidéo. "L'échec, c'est le succès en progrès" : Arthur commente les mauvaises audiences de District Z

En 2020, face au très mauvais accueil du public à l’égard de sa nouvelle émission de Zombies "District Z", mais aussi aux critiques acerbes de son ennemi juré, Cyril Hanouna, Arthur n’avait pas hésité à employer la méthode judiciaire, et à répondre directement à ses détracteurs sur Twitter. "Vivement que vous vous lanciez dans la prod' qu’on apprenne comment faire une bonne émission", "5,4 millions, ça fait beaucoup de curieux", "J’aime ce plaisir français à kiffer en permanence de souhaiter l’échec de l’autre" pouvait-on ainsi lire. Arthur contre-attaque.

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