Auto-sabotage inconscient : qu'est-ce qu'une névrose d'échec ?
« Parfois, j’ai l’impression que je suis plus sécurisée par l’échec ; au moins j’ai l’habitude, pas de surprise, cela me rassure presque », avoue une patiente dans l’ouvrage L’estime de soi de Christophe André. Un étudiant qui ne révise pas ses examens, un demandeur d’emploi qui arrive en retard à un entretien : pourquoi certains individus adoptent-ils des comportements paradoxaux pour ruiner leurs chances de réussite ?
Névrose d'échec et auto-sabotage inconscient : de quoi parle-t-on ?
Appelée aussi conduite d’échec, la névrose d’échecdésigne un comportement où le sujet s'auto-sabote inconsciemment pour éviter de réussir ou d'atteindre ses objectifs, et ce, même s’il possède les qualités nécessaires pour y parvenir. « C’est un processus qu’on rencontre assez fréquemment, notamment chez des personnes qui commencent beaucoup de projets et ne finissent rien, indique Catherine Demangeot. Cela leur permet de conforter un système de croyances erronées hérité de la petite enfance. Par exemple : il est comme son père, ce n’est pas un matheux ! Afin de se conformer à l’image que les autres ont d’eux, ils vont alors s’auto-saboter. »
Le terme névrose d’échec a été introduit par le psychanalyste français René Laforgue dans son ouvrage Psychopathologie de l'échec en 1944. Pour ce dernier, la névrose d’échec est une forme particulière de masochisme où l’évitement d’une réussite constitue une source immédiate de soulagement....