Bérénice Bejo de retour sur les planches : « L’abandon est primordial au théâtre »

Après le succès de « Sous la Seine » sur Netflix, Bérénice Bejo fait son grand retour au théâtre dans « Les gens de Bilbao naissent où ils veulent », adaptation du roman éponyme de Maria Larrea (Grasset). Elle y incarne tous les personnages de la vie de l'auteure, fille d'immigrés espagnols enquêtant sur le passé de ses parents après avoir découvert tardivement qu'ils l'avaient adoptée. Authentique et généreuse, Bérénice Bejo nous raconte ce nouveau défi qui résonne avec sa propre histoire.

Quand avez-vous découvert le livre de Maria Larrea ?

Après avoir lu la première version de l'adaptation. J'avais la sensation qu'il manquait quelque chose pour tout comprendre. J'ai acheté le livre et j'ai eu mes réponses. Johanna Boyé, la metteuse en scène et coadaptatrice, est repartie en écriture, et avec sa seconde version tout s'emboîtait. J'ai retrouvé ce qui m'avait touchée dans l'écriture de Maria : elle raconte les choses les plus dures avec beaucoup d'humour et de passion. Elle a fait la Fémis, elle se destinait au cinéma, et son écriture est, par ailleurs, très visuelle. Elle a quelque chose qui m'évoque Julie Delpy. Elle transcende le drame pour en faire de la matière vivante. Son livre et cette pièce sont des odes à la vie, aux différences, et nous rappellent qu'il faut essayer d'accepter notre héritage qui, même s'il nous embarrasse parfois, fait partie de notre identité. J'invite tous les gens à l'esprit étriqué à lire ce livre ou à venir voir le spectacle pour réaliser combien l'étranger et la différence sont sources de bonheur et d'enrichissement.

Avez-vous rencontré Maria Larrea ?

Oui, je l'ai rencontrée après avoir accepté la pièce. Nous avons parlé espagnol, partagé des histoires qui nous réunissent : comme elle, je suis fille d'émigrés. Elle, d'Espagne, moi, d'Argentine. Nous savons ce que c'est que de vivre avec des parents pas comme les autres, qui parlaient avec un accent et dans un français...

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