« La plus précieuse des marchandises » : Hazanavicius dessine la tragédie

On connaissait le talent de Michel Hazanavicius à aborder tous les genres de cinéma, de la comédie musicale façon « The Artist » à la satire gore de « Coupez ! », présenté en ouverture du festival en 2021. Mais ce que peu de gens savent, c’est qu’il sait aussi dessiner. Il a ainsi lui-même créé le. visuel des personnages de «La plus précieuse des marchandises », film à l’animation épurée et sombre. Ce trait de crayon très personnel vient porter un film magnifique, concis et d’une incroyable force, adapté du roman de Jean-Claude Grumberg. Alors que les trains filent dans la nuit vers leur funeste destin à Auschwitz, un père, désespéré, décide de jeter son bébé sur le bord de la voie. Pour le sauver de l’horreur. Enfant qui sera recueilli par une paysanne en quête de maternité et son mari beaucoup plus défiant sur ce « cadeau du ciel ».

La vie finit toujours par gagner

On l’a vu évidemment avec « Shoah » ou plus récemment avec « Le fils de Saul » et « La zone d’intérêt » : raconter le génocide juif durant la Seconde guerre mondiale peut (et doit ?) prendre des chemins de traverse pour souligner l’indicible horreur. En choisissant l’animation, Hazanavicius ne met pas son sujet à distance mais l’exprime avec ce que l’on peut trouver d’élégance et de tendresse. On ne sort pas moins de son film totalement bouleversé par cette histoire d’amour et de résilience, par ce destin percuté par la barbarie des hommes. Au fur et à mesure que les années avancent dans le récit, le dessin...


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