"5 litres de vodka par jour" : Benjamin Biolay cash sur son addiction à l’alcool
À l’occasion de la sortie de son nouvel album, "Saint-Clair", Benjamin Biolay s’est confié dans les colonnes de Marie Claire. Chanteur à la réputation entourée de bien des mystères, il n’a jamais fait de tabous autour de sa dépendance à l’alcool qui lui a fait perdre pied. Un témoignage ô combien important.
À 49 ans, Benjamin Biolay fait partie des artistes qui comptent sur la scène musicale francophone. Auteur, compositeur et interprète, il a écrit pour nombreux de ses pairs, et a aussi crevé l’écran dans plusieurs films au cinéma. Mais en coulisses, le succès n’a pas toujours été facile à gérer, et l’a conduit aux plus gros excès. Des vieux démons dont il tente encore de se défaire.
Vidéo. La Minute de Benjamin Biolay
Benjamin Biolay, "poète maudit"
Retour en 2009. Cette année-là, Benjamin Biolay sort son album, "La Superbe". Le public français se l’arrache, et s’émeut sur les mélodies enivrantes de ses titres, comme "Ton héritage", véritable tube. Benjamin Biolay s’est définitivement fait une place. Mais avec le succès viennent les déconvenues. Pas facile de garder les pieds sur terre lorsque le feu des projecteurs est aussi brûlant. Déjà plus jeune, Benjamin Biolay est plutôt du genre torturé, persuadé qu’il serait "poète maudit à vie". Et presque comme pour donner raison à sa prédiction, il se noie dans l’alcool. Au total, il avale pas moins de cinq litres de vodka par jour. "J’étais mort de trouille, en fait" lâche-t-il dans les colonnes de Marie Claire. Le magazine relate d’ailleurs une anecdote ahurissante sur ce jour où un régisseur fait les comptes et en vient au bilan vertigineux : en une semaine, Benjamin Biolay a écoulé 30 bouteilles de vodka. Avec le recul, le chanteur ne s’en cache pas : "À 30 ans, j'étais alcoolo", et ajoute avec lucidité sur cette période de sa vie : "Ce n'était pas agréable, je devenais gras, je n'étais même pas bourré."
Père d’Anna, née de sa relation avec Chiara Mastroianni, et d’une fille plus jeune qui vit en Argentine, Benjamin Biolay s’est recentré sur l’essentiel pour tenter d’échapper à ses démons. C’est en partant "au bord de la mer avec les enfants" pendant six mois qu’il est parvenu à ne plus toucher "une goutte d'alcool. Et plus jamais d'alcool fort". Désormais, Benjamin Biolay envisage sa consommation d’alcool comme un "outil de travail". "En studio, il m'arrive d'être bourré. Deux trois verres vont me faire partir, faire taire mon putain de cerveau, ma dureté avec moi-même qui m'empêche de baiser une chanson quand je suis à deux doigts de trouver un truc" confie-t-il à Marie Claire.
Un sevrage difficile mais nécessaire
S’il se coltine une réputation sulfureuse depuis de nombreuses années, Benjamin Biolay refuse de se l’approprier : "On a fait de moi le successeur de Serge Gainsbourg. Mais je n'aurais pas pu réaliser quarante albums pour les autres si j'avais été une épave." Et quand Marie Claire l’interroge sur son image de "queutard", là encore, le chanteur rejette l’idée : "J’ai souvent l’impression qu’on parle de quelqu’un d’autre, mais il doit y avoir un fond de vrai. Queutard non, séducteur, oui. J’ai eu beaucoup d’aventures, toujours dans le respect de tout le monde. Et je me suis souvent fait paparazzer. Voilà."
Car derrière le charisme, la voix suave et cette impression d’assurance, Benjamin Biolay est un grand timide. Déjà en 2012, dans les colonnes de Grazia, il justifiait sa consommation d’alcool par ce trait de caractère qui l’a longtemps rongé : "Je buvais trop, c'est le piège de la timidité. Je descendais des bouteilles de vodka comme du petit-lait, je n'avais pas l'impression d'être ivre alors que j'étais un chaos ambulant." Au Parisien, en 2021, il revenait sur son sevrage. Difficile mais nécessaire : "Je me suis soigné à la dure, je m'interdis d'avoir de l'alcool chez moi parce que je sais qu'au moindre coup de détresse ou de sentiment d'injustice, je vais plonger. C’est un engrenage dont je ne veux plus. Je traîne moins la nuit aussi, même si j'ai toujours autant de mal à m'endormir, je commence à trouver agréable de rester chez moi. Et si je sors, c'est pour m'amuser, pas pour me soûler." Et d’ajouter : "Avant, j'étais une machine à m'autodétruire. Je pouvais me finir tout seul chez moi, par l'alcool, les médicaments, la tristesse, ne pas dormir, mal manger. Depuis, je prends soin de moi. Je fais attention à ma santé, je fais du sport." Un exemple de résilience, et une preuve de plus que le monde du show business peut broyer quiconque n’y est pas vraiment préparé...
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