Bertrand Blier dans le texte : «J’ai toujours adoré déshabiller les femmes au cinéma »
Dans « Mon homme » (1996), le réalisateur Bertrand Blier, mort lundi 20 janvier à l’âge de 85 ans, mettait en scène avec un voyeurisme très pervers l’extraordinaire Anouk Grinberg en prostituée joyeuse, écrivait-on, en 1996, en introduction de notre rencontre.
Rarement, le cinéaste des « Valseuses » ne s’était autant livré sur sa création. « On baise beaucoup dans le cinéma. Mais tout garde un côté Playboy glacé », expliquait-il tout d’abord. « Je n’aime pas qu’on me raconte des histoires d’amour où l’on fait semblant. J’aime la crudité du regard. Quand on réalise un film, il faut aller au bout de son sujet ».
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« Un grand comédien ne doit avoir ni tabous, ni limites »
Interrogé sur le fait qu’il filmait les ébats sexuels de sa compagne d’alors, Anouk Grinberg, Bertrand Blier se faisait tranchant : « Vous allez m’accuser de voyeurisme ? J’ai l’habitude. C’est un faux problème. J’ai toujours adoré déshabiller les femmes au cinéma. Mais je reconnais que filmer des scènes d’amour avec sa femme, c’est malsain. » Plus loin, il assumait : « Nous ne sommes pas là pour faire du tourisme. Le métier d’acteur ne doit pas être confortable. Un grand comédien ne doit avoir ni tabous, ni limites. »
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« Moi, j’aime déranger », admettait-il, sans détour. « Je refuse de tomber dans les travers du cinéma fran...