Je suis tombée amoureuse d’un homme marié, suis-je une mauvaise personne ?

La question de notre internaute :

Je suis tombée amoureuse d’un homme marié. Suis-je réellement la méchante de l’histoire ?

Ce qu'en dit Sarah :

La question n'est pas de savoir si vous êtes oui ou non « la méchante de l'histoire » mais plutôt quelle est donc cette histoire que vous vous racontez où vous incarnez le rôle d'une « méchante » ?

Il est probable que cette représentation que vous vous faites du Mal et de la culpabilité ne date pas d'hier. Peut-être y a-t-il quelque chose à chercher dans votre histoire, qui vous fait douter :

- de la capacité de pouvoir incarner le « bon objet » pour un partenaire

- et que ce partenaire puisse vous être accessible sans avoir à transgresser un interdit.

Qu'est-ce que cette histoire vous apprend de vous ?

Chaque histoire d'amour, en même temps qu'elle nous fait rencontrer un autre, nous amène à rencontrer des façons que nous avons d'être que nous ignorions auparavant. Que pouvez-vous dire de vos précédentes relations ? Et cette histoire avec cet homme marié, que vous apprend-elle de vous ?

On ne choisit pas de qui l'on tombe amoureux, dit-on. Pourtant, ce choix est dicté par des éléments inconscients, souvent liés aux premiers objets d'amour : les parents. Précisément, quel souvenir avez-vous du couple que formaient vos parents quand vous étiez enfant ? Et vous, quel est votre idéal de bonheur amoureux ?

Peut-être avez-vous besoin de mieux comprendre ce que, dans cette histoire avec cet homme marié, vous rejouez de vos premiers liens d'attachement et d'amour. Vous êtes amoureuse d'un homme a priori « interdit » parce qu'il vit avec une autre femme. D'ailleurs, que savez-vous de cette femme ? Si vous vous supposez « mauvaise », pensez-vous que cette femme, elle, soit « la gentille » ? A votre avis, pourquoi l'épouse légitime devrait-elle forcément être « la gentille » et la maîtresse « la méchante » ? Et le mari de cette femme dans tout ça ? Quel rôle lui donnez-vous dans cette affaire ?

En résumé, il n'y a pas une bonne façon d'aimer et une façon d'aimer qui serait mauvaise. Il n'y a pas, en amour, de « bons » ou de « méchants ». Il y a des êtres humains, divisés dans leur désir, agités par leurs contradictions, et qui sont toujours surpris, chagrinés ou désarçonnés de constater l'alliance étonnante que peut contracter l'amour avec la haine. Car l'amour, même le plus fort, même le plus noble, n'a pas grand chose à voir avec les bons sentiments.

Bon cheminement à vous,

Sarah Chiche
www.sarah-chiche.blogspot.com